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"Jacaranda" de Gaël Faye

Par Cassiopea

Jacaranda
Auteur : Gaël Faye
Éditions : Grasset (14 août 2024)
ISBN : 978-2246831457
288 pages

Quatrième de couverture

Quels secrets cache l’ombre du jacaranda, l’arbre fétiche de Stella ? Il faudra à son ami Milan des années pour le découvrir. Des années pour percer les silences du Rwanda, dévasté après le génocide des Tutsis. En rendant leur parole aux disparus, les jeunes gens échapperont à la solitude. Et trouveront la paix près des rivages magnifiques du lac Kivu.

Mon avis

Jacaranda…un arbre ressemblant un peu au flamboyant. Majestueux, magnifique avec ses fleurs qui ont donné la couleur violette à la couverture de ce roman. L’arbre racine, l’arbre confident, l’arbre refuge.

« Elle est racine de mon arbre de vie. Elle existe pour toujours sous l’écorce de ma peau. »

Voilà ce que dit Stella de son arrière-grand-mère, qui lui a transmis son histoire, celle de sa famille, celle de son pays.

De 1994 à 2020, nous suivons Milan, d’enfant à l’âge adulte. Né de père française et de mère rwandaise, il a des difficultés à appréhender l’histoire de sa mère, le passé de son pays. Elle ne dit rien du génocide, des souffrances de ceux qu’elle connaît.

Milan se rendra sur place, d’abord avec elle, puis seul. Un long cheminement pour comprendre, souffrir, se fâcher, pardonner, avancer …. Mais tout cela marque profondément sa personnalité. Il ne sort pas indemne de ses rencontres et on constate combien tout cela est difficile pour lui et ceux qu’il côtoie avec qui il est parfois bien maladroit. Mais c’est également ce qui le fait grandir et devenir un homme avec ses forces, ses faiblesses et une humanité à fleur de peau.

Le parcours de Milan est intéressant. Il est d’abord « extérieur » à tout cela, il n’en voit que des bribes à travers les médias en France, puis ses voyages vont être l’occasion d’une réelle et profonde prise de conscience. Il rencontre les survivants du massacre avec leur soif de vengeance, ceux qui n’ont pas eu le choix, ceux qui ont dû tricher pour sauver leur peau.

Il est toujours très ardu d’écrire un second titre lorsque le premier a connu énormément de succès. Si « Jacaranda », à mon sens, n’a pas la force poétique de « Petit pays », il n’en reste pas moins un récit à découvrir. La seconde moitié m’a semblé puis puissante dans son contenu, son propos.

L’écriture est précise, fluide. Parfois j’ai ressenti un petit manque d’affect. Peut-être que ce n’était pas évident d’écrire sur ce thème pour Gaël Faye ? Il n’en reste pas moins qu’on a envie de savoir où tout cela va entraîner Milan et comment il va s’en sortir.

En ce triste anniversaire des trente ans du génocide, il est certain que ce recueil ne laissera personne indifférent.



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