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L’avenir du MoDem au sein de l’ère Macron : quelles perspectives ?

Publié le 13 août 2024 par Delits

L'impact de François Bayrou sur le futur du MoDem

L'influence de François Bayrou et l'absence d'une direction claire mettent en péril l'avenir du MoDem. Ce parti centriste, qui est un pilier de la politique française depuis des décennies, pourra-t-il perdurer après l'ère Bayrou ?

2024 : Une année charnière pour le MoDem

L'année 2024 devait marquer un tournant pour le MoDem. Le centenaire de la démocratie chrétienne, prévu lors du congrès national à Blois en mars, devait apporter une " clarification " tant attendue au sein du parti centriste. Cependant, la confusion règne toujours, notamment depuis le début du second mandat d' Emmanuel Macron, où certains cadres sont désorientés.

Ce flou rappelle les derniers jours de l' UDF dans les années 2000, déchirée entre les partisans d'une alliance avec l' UMP et ceux, emmenés par François Bayrou, défendant l'indépendance du parti. Cette division a conduit en 2007 à la scission entre le MoDem et le Nouveau Centre.

Une vision centrée sur 2027

François Bayrou, maire de Pau, reste focalisé sur l'élection présidentielle de 2027. Selon ses proches, il néglige la préparation de sa succession. Pour lui, il est impensable de renoncer à ses ambitions. Certains membres du parti espèrent un passage de témoin. " Il n'a jamais renoncé à son ambition, c'est une souffrance pour lui ", confie un proche. Mais au MoDem, cela devient préoccupant : " Personne n'ose le contredire. Il a les yeux rivés sur 2027 alors qu'il devrait préparer la transmission ", s'inquiète un parlementaire.

En réalité, François Bayrou semble peu enclin à préparer son départ. Un de ses anciens alliés en est persuadé : " Il n'a pas envie de transmettre. Autrement, il n'aurait pas tout fait pour confondre le parti avec son nom. " Cette crainte grandit au sein du MoDem, où certains redoutent que le parti ne se désintègre après le départ de son fondateur.

Le spectre d'une fusion avec Renaissance

Au sein de la majorité présidentielle, cette inquiétude est parfois exploitée pour promouvoir l'idée d'une fusion avec Renaissance, rappelant l'époque de la création de l' UMP. " Entre eux et nous, c'est un peu bonnet blanc, blanc bonnet ", argumente un député d' Ensemble pour la République (EPR).

Mais quelle place reste-t-il aujourd'hui pour la sensibilité démocrate-chrétienne au sein du MoDem ? Certains membres historiques du parti se montrent critiques. Lors des débats sur des sujets de société comme la fin de vie ou l'extension de la PMA, le MoDem a suivi la ligne du gouvernement sans grande résistance. " Peut-on encore revendiquer un héritage démocrate-chrétien ? ", s'interroge un cadre du parti.

L'avenir du MoDem sans Bayrou

Olivier Falorni, député, se veut rassurant : " Il ne faut pas confondre dogme et sensibilité. La seconde s'accommode de l'évolution du monde, c'est pour cela qu'elle perdure. " Selon lui, le MoDem survivra à François Bayrou. Cependant, la question de l'héritage reste posée. Deux noms reviennent régulièrement : ceux des anciens ministres Marc Fesneau et Jean-Noël Barrot. " Ils ont des qualités, certes, mais ni l'un ni l'autre n'est Jules César ", plaisante-t-on en interne.

Perdus plus que divisés, les héritiers de Valéry Giscard d'Estaing s'accordent sur un point : la question de la succession devra être abordée sans détour lors du prochain congrès national. Sans cela, l'idéal d'un centre indépendant, équilibrant la vie politique française depuis 1974, pourrait bien disparaître.


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