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Critique Ciné : MaXXXine (2024)

Publié le 06 août 2024 par Delromainzika @cabreakingnews
Critique Ciné MaXXXine (2024)

MaXXXine // De Ti West. Avec Mia Goth, Elizabeth Debicki et Moses Sumney.

Ti West continue de surprendre et de fasciner avec son nouveau film MaXXXine, le dernier volet de la trilogie initiée par X et Pearl. Ces deux premiers films ont établi West comme un maître du mélange des genres, offrant des hommages respectueux et satiriques à différentes époques du cinéma. Avec MaXXXine, il s'attaque cette fois aux films giallo et aux œuvres des années 80, tout en plongeant dans l'univers des video nasties et des slashers hollywoodiens. Se déroulant en 1985, six ans après les événements de X, MaXXXine suit Maxine Minx, une survivante d'un massacre qui tente de percer dans le cinéma hollywoodien. Lorsqu'elle décroche enfin son grand rôle, elle est confrontée à un chantage menaçant de révéler son passé macabre. Tandis que le Nightstalker rôde dans les rues de Los Angeles, les amis de Maxine disparaissent mystérieusement. Parviendra-t-elle à atteindre les sommets de la gloire, ou sera-t-elle condamnée à une vie qu'elle ne mérite pas ?

Los Angeles, dans les années 80. Star de films pour adultes et aspirante actrice, Maxine Minx décroche enfin le rôle de ses rêves. Mais alors qu'un mystérieux tueur traque les starlettes d'Hollywood, des indices sanglants menacent de dévoiler le sombre passé de Maxine.

Dès les premières minutes, MaXXXine capte l'attention par son esthétique visuelle saisissante. West et le directeur de la photographie Eliot Rockett recréent magistralement la décadence néon des années 80, faisant de Los Angeles un personnage à part entière. La ville est dépeinte comme un lieu de rêve et de cauchemar, où chaque ruelle sombre cache des secrets inavouables. Cependant, sous cette surface brillante se cache une trame narrative qui manque de la mordant et de l'esprit de ses prédécesseurs. Si X et Pearl excellaient par leur capacité à satiriser leurs genres respectifs tout en évitant de tomber dans la parodie, MaXXXine vacille. Les éléments familiers des films des années 80 - policiers, vilain caricatural, détective privé louche - sont présents, mais souvent sans l'originalité ou la critique nécessaire pour les distinguer des clichés qu'ils représentent.

Un des points faibles du film réside dans le développement de ses personnages secondaires. Contrairement aux films précédents de West, où chaque personnage avait une profondeur et une raison d'être, ceux de MaXXXine semblent trop souvent sous-écrits. Ils apparaissent comme des stéréotypes sans évolution, rendant difficile l'attachement ou l'intérêt pour leur sort. Malgré ces défauts, le personnage de Maxine Minx, interprété par la talentueuse Mia Goth, reste captivant. Sa détermination et sa résilience sont palpables, faisant d'elle une héroïne qu'il est impossible de ne pas soutenir. Goth apporte une intensité à son rôle qui élève le film, même dans ses moments les plus faibles. Un autre aspect réussi de MaXXXine est son ambiance sonore et sa direction artistique. La bande-son, composée par Tyler Bates, est un hommage parfait aux musiques synthétisées des années 80, tandis que la conception des décors et des costumes plonge le spectateur dans une époque.

Parmi les performances notables, Kevin Bacon se distingue en tant que détective privé sudiste, apportant une touche d'humour et de charisme à un rôle autrement unidimensionnel. Elizabeth Debicki, bien que limitée par son personnage, offre une performance solide en tant que réalisatrice qui donne sa chance à Maxine. Giancarlo Esposito, quant à lui, s'amuse visiblement dans le rôle de l'agent de Maxine, même si son temps à l'écran est trop bref pour laisser une impression durable. Le film culmine dans un troisième acte décevant, avec une révélation prévisible et un final qui s'étire trop longtemps. Malgré cela, MaXXXine réussit à rester divertissant et spirituel, surtout pour les fans des films d'exploitation hollywoodiens des années 70 et 80. West parvient à capturer l'essence de ces films tout en offrant une expérience cinématographique plaisante, bien que moins percutante que ses œuvres précédentes.

En conclusion, MaXXXine est une addition intrigante à la trilogie de Ti West, qui tout en étant imparfaite, offre une exploration visuelle et sonore immersive des années 80. Mia Goth, avec son interprétation fougueuse, et la mise en scène stylisée de West, assurent que le film reste une expérience mémorable, même s'il ne parvient pas à atteindre les sommets des deux premiers volets.

Note : 6/10. En bref, une conclusion qui est visuellement impeccable avec une Mia Goth excellente mais qui pêche par son manque de trouvailles narratives. Reste tout de même une oeuvre réussie.

Sorti le 31 juillet 2024 au cinéma


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