Largo Winch II // De Jérôme Salle. Avec Tomer Sisley, Sharon Stone et Ukrich Tukur.
Trois ans après le premier volet qui propulsait Largo à la tête du groupe W, Jérome Salle nous embarque pour une nouvelle aventure avec Largo Winch II. Sorti en 2011, ce second volet nous plonge dans la jungle birmane avec une volonté de changer de décor. Si les décors sont magnifiques, le film n'a rien à raconter de très palpitant. Je n'avais pas souvenir de m'être autant ennuyé au cinéma lorsque j'avais vu ce second volet mais c'est assez flagrant après un nouveau visionnage que l'on est très loin du premier volet. Si le premier n'était pas exempt de défaut, il avait le mérite de raconter une histoire correcte dans un environnement assez sympathique. Ce nouvel volet de la saga Winch ne fonctionne pas car en plus de ne pas avoir le temps de nous attacher aux personnages, tout part tellement dans tous les sens que le résultat est aux antipodes de ce que l'on pouvait espérer.
Propulsé à la tête du groupe W après le décès de son père adoptif, Largo Winch décide, à la surprise générale, de le mettre en vente afin de créer une ambitieuse fondation humanitaire. Mais le jour de la signature, il se retrouve accusé de crimes contre l'humanité par un mystérieux témoin. Pour prouver son innocence, Largo devra retourner sur les traces de sa vie passée, au cœur de la jungle birmane.
Avec moins de deux heures au colporteur, Largo Winch II n'a jamais le temps de proposer quoi que ce soit. Le scénario est torché au possible, rendant le tout assez plat et ennuyeux très rapidement. Une fois que Largo arrive dans la jungle birmane, on s'ennuie terriblement. Tant par la relation qu'il entretient avec la témoin qui l'accuse que par cet ensemble qui donne surtout l'impression que Jérôme Salle était là pour profiter des décors et du paysage plus que de son film. Le scénario tente de rassembler tous les éléments afin de donner un ensemble cohérent mais rien ne fonctionne car tout est écrit avec les pieds. On dirait qu'il manque même des scènes (et vu la durée du film, ce n'est pas étonnant). Ce second volet souffre des mêmes défauts que le premier en plus d'être encore plus ennuyeux. Quand on invite Sharon Stone à la table, autant en faire quelque chose. Elle navigue dans le film comme on ferait une balade dominicale au bord d'un canal. Elle ne sert strictement à rien (et pourtant, elle a dû coûter cher).
Tomer Sisley est une fois de plus la seule chose à sauver de ce gloubiboulga assez indigeste. J'avais envie de pardonner les invraisemblances et grosses ficelles du scénario du premier film car j'ai tout de même passé un bon moment quand le film s'en donne les moyens. Mais ce second film est poussif à souhait. Les scènes d'action sont une fois de plus quelque chose qui fait défaut à Largo Winch II. Jérôme Salle est incapable de leurs donner un tantinet d'ambition visuelle. Outre le côté shaky cam qui est une tare du cinéma d'action depuis Paul Greengrass et la saga Bourne, Jérôme Salle ne sait clairement pas ce qu'il fait derrière sa caméra. Largo Winch II ne ressemble donc pas à grand chose et le scénario, n'ayant jamais le temps de développer tout ce qu'il peut autour de son intrigue et de ses personnages, donne l'impression que tout a été écrit sur le coin d'une table de café parisien.
Note : 2/10. En bref, en dehors de Tomer Sisley tout est dix fois pire que le premier volet.
Disponible en DVD, Blu-ray et VOD