Hotel Portofino (Saison 2, 6 épisodes) : luxe en carton pâte

Ayant regardé la première saison de Hotel Portofino, j'étais plutôt mitigé. Elle avait un certain potentiel, mais la saison 2, quant à elle, a été une véritable déception. La fin de la saison 2 m'a laissé un goût amer. Le suspense autour de la recherche de Rose était intense, avec Gian et Nish menés à ce qui semblait être leur fin. Et tout à coup, la série interrompt cette tension avec une lecture de lettre de la critique du Green Guide, accompagnée d'un montage joyeux rappelant les bons moments. Ce décalage brusque m'a semblé malvenu et hors de propos, gâchant la dynamique dramatique accumulée jusqu'alors. Claudine, un personnage qui avait tant de potentiel, n'a pas eu droit à une vraie histoire cette saison. Elle était presque inexistante, un comble après avoir été si prometteuse lors de la première saison. Paola, de même, a été réduite à un rôle secondaire sans profondeur, alors que son intrigue avec Lucian était captivante dans la saison précédente.

On dirait que ces personnages ont été relégués au second plan sans raison apparente, ce qui est un énorme gâchis narratif. L'intrigue amoureuse entre le Comte Albani et Alice manque de crédibilité. Le développement de leurs sentiments est abrupt et peu romantique. D'un épisode à l'autre, Alice passe d'une passion intense pour son fiancé à une déclaration d'amour pour Albani, sans transition convaincante. Cela rend difficile de s'investir émotionnellement dans leur relation. La série laisse planer un mystère sur la non-consommation du mariage de Lucian et Rose. Cette intrigue est laissée en suspens, et l'on se demande constamment s'il y a un secret caché derrière cette situation. Était-ce un manque d'amour ou quelque chose de plus profond ? La série n'apporte pas de réponse claire, ce qui ajoute à la frustration du spectateur.

L'un des thèmes récurrents de la série est l'illusion contre la réalité. Bella et son personnel créent une façade de paix et de perfection, mais la réalité est tout autre. Ce contraste est un reflet des politiques d'apaisement britanniques avant la Seconde Guerre mondiale, cherchant à éviter un conflit imminent. Cette illusion d'harmonie est brisée par les événements dramatiques de la série, soulignant l'écart entre les apparences et la réalité. La série est parsemée de personnages aux motivations déroutantes. Alice agit de manière impulsive, que ce soit avec Victor ou Albani, sans véritable développement émotionnel. Carlo, un personnage secondaire, risque d'en payer les frais. Les intrigues sont souvent décousues, sans lien thématique clair, rendant la série difficile à suivre. Bella évoque la condition des femmes de l'époque, sans éducation sexuelle et mariées à des étrangers. Cela se traduit par des sentiments d'insécurité et de panique. Rose, émotionnellement abusée par sa mère, incarne cette réalité douloureuse.

La série effleure ce sujet sans véritablement l'explorer, une opportunité manquée de profondeur narrative. La série se termine sur une note confuse et insatisfaisante. Le sort de Rose, flottant dans l'eau, est laissé en suspens. Les destinées de Nish et Gian, bien que suggérées, ne sont pas clairement montrées. Danioni, le méchant de l'histoire, n'a pas de rédemption crédible. Enfin, l'espoir d'une fin heureuse pour Lucian et Constance est déçu, ajoutant à la morosité de cette conclusion. Hotel Portofino, malgré ses paysages magnifiques, souffre de scénarios médiocres et de personnages peu attachants. Les intrigues amoureuses sont ennuyeuses et peu crédibles, et la construction des personnages manque de profondeur. La première saison était passable, mais la seconde est un véritable échec. En conclusion, cette saison 2 de Hotel Portofino est une déception. Elle n'a pas su capitaliser sur le potentiel entrevu lors de la première saison, offrant des intrigues mal exploitées et des personnages sous-développés.

Note : 2/10. En bref, véritable gâchis. La malédiction de la saison 2 a frappé.

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