Traduit de l’allemand (Autriche) par Bernard Lorthoraly
Voici exactement le type de lecture pour laquelle je me demande si cela vaut la peine de « tout chroniquer ». Qu’ai-je à dire de plus sur ce texte ? Et puis, je ne peux pas réellement résister au fait de vous dire quand même que mon fils a acheté ce petit livre à 3€ avec son Pass Culture, qu’il me l’a prêté et que ce texte est beau d’humilité, touchant de sincérité, et que ce serait dommage de ne pas le mettre en avant, alors que nous avons en général une vision très austère de Franz Kafka. En ce qui concerne mon fils, il avait déjà lu « La métamorphose », un récit qu’il avait ensuite analysé, sans tout comprendre, mais en restant impressionné. Dans « Lettre au père », il est frappant de constater à quel point Franz Kafka était avant tout lui aussi un fils, désireux de plaire au père, mais tellement différent de lui qu’un gouffre les séparait… Ce texte est extrait d’un volume qui regroupe ses journaux et lettres. Franz Kafka n’a jamais envoyé à son père cette lettre dans laquelle il tente de répondre à la question de la crainte et de la distance. Il parle du magasin que tenait son paternel d’une main de fer, de son autorité naturelle, de sa fatigue continuelle qui expliquait certainement ses agacements. L’un était fort tandis que l’autre était faible. Franz est le seul garçon, l’aîné. Viennent ensuite des filles qui se rebelleront plus ou moins. Le père a eu toujours à redire aux fréquentations de son fils et notamment à ses envies de mariage, pour le plus grand drame de ce dernier, déjà peu convaincu d’être fait pour la vie conjugale… J’ai été très touchée par cette lecture qui montre un Franz Kafka très humain, loin de l’image de l’écrivain génial et obscur qu’il est aussi. Pour ma part, j’ai déjà lu « Le château » il y a longtemps, et j’en avais gardé un souvenir laborieux. Je ne suis donc pas certaine d’avoir envie de poursuivre mes investigations avec les romans de Kafka mais l’homme ici m’a beaucoup intéressée.
Folio – février 2023
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
éé