Récolte de blé : un désastre sans précédent depuis 40 ans, des aides d’urgence pour les agriculteurs en vue ?

Publié le 08 août 2024 par Delits

Une récolte de blé tendre en France à son plus bas historique

La production de blé tendre en France connaît une année noire. En effet, la récolte a chuté à son niveau le plus bas depuis 1983. Le cabinet Argus Media a annoncé mardi que cette année, la production atteint seulement 25,17 millions de tonnes. Cela représente une diminution de 27 % par rapport à l'année dernière ainsi qu'à la moyenne des cinq dernières années.

Des pluies incessantes : un impact désastreux

Les précipitations excessives et répétées du printemps ont lourdement affecté l'agriculture française. Le ministère de l'Agriculture, qui publiera des estimations officielles vendredi, envisage déjà des aides exceptionnelles pour soutenir les agriculteurs touchés. Dans l'Oise, la FDSEA estime que les agriculteurs de Méry-la-Bataille ont perdu entre 30 et 40 % de leur récolte.

Un agriculteur témoigne : " C'est catastrophique "

Philippe Carlier, agriculteur à Méry-la-Bataille depuis 2017, contemple avec désarroi ses champs moissonnés. " Dans ces parcelles-là, on a 40 % de pertes. C'est catastrophique, mais on s'y attendait. L'excès d'eau qu'on a eu au printemps a fait mal, la fécondation s'est mal faite. Ça fait 64 000 euros de pertes. Va falloir les trouver quelque part. Heureusement, on n'est pas que céréaliers donc la trésorerie, elle est dans les hangars. Donc s'il faut vendre des vaches, on vendra des vaches ", explique-t-il.

Qualité du blé et négociations en cours

Au-delà de la quantité, la qualité du blé reste un facteur clé influençant son prix de vente. Olivier Varlet, de la FDSEA, souligne que les syndicats négocient actuellement pour éviter des pénalités sur la qualité du blé. " Nous demandons que les coopératives ne mettent pas de pénalité sur la qualité du blé, que les banques acceptent de reporter des annuités sur l'année suivante. Sans cela, certains agriculteurs pourraient ne pas s'en sortir ", alerte-t-il.

Mesures de soutien et sollicitations auprès du gouvernement

Les syndicats agricoles demandent également un report des cotisations sociales et un prêt à taux zéro pour les exploitations les plus en difficulté. " Nous voulons vivre de notre travail, pas des aides ", insiste Olivier Varlet, reflétant le sentiment de nombreux agriculteurs face à cette situation critique.

Face à cette crise, les syndicats agricoles ont sollicité une rencontre avec le ministre de l'Agriculture, prévue dans les prochains jours, pour discuter des mesures de soutien nécessaires. Le gouvernement devra rapidement répondre à ces préoccupations pour éviter une aggravation de la situation des agriculteurs français.

Alice Leroy