[Critique] THE BIKERIDERS

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : The Bikeriders

Rating:

Origine : États-Unis

Réalisateur : Jeff Nichols

Distribution : Austin Butler, Jodie Comer, Tom Hardy, Michael Shannon, Norman Reedus...

Genre : Biopic/Drame/Adaptation

Durée : 1h56

Date de sortie : 19 juin 2024

Le Pitch :

Midwest américain, en plein milieu des années 60. Johnny Davis, père de famille en mal d'aventure fonde un club de motards. Dans un premier temps lieu regroupement de marginaux en quête de bières et autres balades en bande organisée, les Vandals vont vite alterner grandeur et décadence dans une époque et un pays à bout de souffle...

La Critique de The Bikeriders :

Sept ans après Loving, Jeff Nichols retrouve sa caméra et Michael Shannon avec The Bikeriders ; un projet qui trottait dans sa tête depuis des lustres. Le réalisateur du cultissime Take Shelter qui signe ici bien plus qu'un film de gang sur deux roues.

Adaptation du roman photo éponyme de Danny Lion, The Bikeriders confie la narration de l'histoire à l'une des groupies de la bande, somptueuse Jodie Comer, pour un biopic majestueux et sans fioriture, porté par un casting de haut vol et réalisé de mains de maître vous l'imaginez bien.

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Il ne m'en fallait pas plus pour me sortir de mon hibernation rédactionnelle : un nouveau Jeff Nichols ! Avec un film dans mon top 5 toutes catégories confondues, Take Shelter, la quadragénaire de l'Arkansas m'avait aussi cloué dans mon siège en salle avec Mud et Midnight Special. Un poil moins emballé par Loving, je m'étais immédiatement réconcilié avec lui grâce à Shotgun Stories en VOD, le premier long-métrage d'une filmographie bien solide. Et dès les premières minutes de The Bikeriders et son ouverture grandiose, on sait qu'on chez Nichols. Les angles de vue choisis, la facilité à filmer la banalité du quotidien de personnages évoluant à l'écart des sentiers battus, etc.

Dennis, Marlon, Austin

En parlant de personnages... À chaque film de bécane sa belle gueule. Brando dans L'équipée sauvage, Hopper dans Easy Rider, Dillon dans Rusty James,Cage dans Ghost Rider, Butler dans The Bikeriders. Propulsé par sa performance dans Elvis, celui qui n'est pas le fils de Gerard y va une fois encore d'un récital dantesque. Avec un physique à la James Dean 2.0, le Californien régale dans le rôle de l'héritier désigné en mal du respect de la ligne éditoriale initiale. À ses côtés, une pléiade de bonhommes bien amochés par la vie. Un jubilatoire Norman Reedus et un poignant Tom Hardy, enfin de retour en grâce, complètent une horde quelque peu amochée.

Sons of Liberty

Mais malgré toute cette testostérone au mètre carré, c'est bien Jodie Comer qui excelle dans l'interview donnée au reporter en charge d'un documentaire sur le groupe de par son charisme et son authenticité. Authentique, c'est le mot, et la grande spécialité de Nichols, qui ne prend au fil du récit aucune position, calquant parfaitement la descente aux enfers des Vandals à celle d'un pays traumatisé par la guerre du Vietnam, et qui a du mal à assumer la fin des années 60 et les libertés associées.

Sans rentrer dans la mélancolie gratuite, le biopic porte parfaitement à l'écran la complexité de ses protagonistes, tiraillés de droite à gauche tout du long, nous offrant au passage son lot de scènes magistralement montées par un orfèvre en la matière.

En Bref...

Magistral biopic que The Bikeriders. Un filmparfaitement documenté et mis en images par un Jeff Nichols toujours aussi talentueux lorsqu'il s'agit de filmer le quotidien d'individus ou de communauté en marge de la société. Casting 5 étoiles, la palme au trio Comer/Butler/Hardy, plans séquences à montrer dans les écoles de cinéma, choix narratif malin, deux grandes heures de cinéma indé US !

@ Mathieu Laforgue

Par Gilles Rolland le 7 août 2024

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