Les dessous méconnus de la femtech : pourquoi les technologies de santé pour femmes sont-elles encore biaisées ?

Publié le 07 août 2024 par Fabrice Rault @fabrice_rault

Cependant, elle reste empreinte de nombreux biais dus à des problèmes systémiques spécifiques aux femmes.

La femtech, bien qu'en développement, continue de rencontrer des défis significatifs. Ces obstacles, souvent enracinés dans des discriminations historiques, limitent l'impact potentiel des innovations destinées à améliorer la santé des femmes.

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Les femmes manquent de temps pour participer aux essais cliniques

Kim Brunel et Frédéric Jallat soulignent un problème majeur dans un éditorial pour Les Échos. Ils mettent en évidence que les femmes manquent souvent de temps pour participer aux essais cliniques, un élément crucial pour valider les technologies de santé.

Malgré une augmentation notable des investissements dans la femtech, l'accès aux données de santé spécifiques aux femmes reste insuffisant. Par exemple, en 2022, ce secteur a attiré 19,7 milliards de dollars.

Historiquement, les essais cliniques ont été majoritairement réalisés sur des hommes. L'inclusion des femmes dans ces études n'est devenue une obligation qu'en 1997 en France. Des obstacles persistent encore aujourd'hui, principalement dus à un manque de temps et de ressources.

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Les algorithmes dans la femtech sont aussi affectés

Les biais ne se limitent pas aux tests cliniques humains. Même les essais sur les animaux présentent des déséquilibres significatifs, avec une prédominance de spécimens masculins. Les spécificités hormonales des femelles sont souvent ignorées.

Les experts expliquent que la production d'œstrogènes chez les femelles complique les variables cliniques. Les tests sont souvent menés en dehors des périodes de règles ou d'ovulation, ce qui fausse les résultats.

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Les biais sexistes dans l'intelligence artificielle (IA) exacerbent encore ce problème. Les algorithmes, qui sont à la base des applications de santé féminine, incorporent souvent des biais, rendant les outils moins efficaces pour les femmes.

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Investissements en hausse mais les données spécifiques aux femmes sont rares

Les femmes manquent de temps pour participer aux essais cliniques

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Les biais sexistes dans les essais et les algorithmes

Les facteurs socio-économiques et culturels

La charge mentale et la précarité sont des facteurs significatifs qui empêchent les femmes de participer aux essais cliniques. Une étude de l'institut Ipsos indique que 63 % des femmes se sentent accablées par la charge mentale.

La pauvreté au travail touche principalement les femmes en Europe, représentant plus de 70 % des travailleurs à faibles revenus. Cette précarité est particulièrement marquée chez les familles monoparentales dirigées par des femmes.

Ces obstacles socio-économiques et culturels ajoutent des couches de complexité à l'accès des femmes aux innovations en santé. Ils nécessitent des solutions spécifiques pour être surmontés.

  • Les essais cliniques historiquement biaisés
  • La charge mentale et la précarité
  • Les biais dans les algorithmes de santé

Les technologies de santé pour les femmes doivent évoluer pour surmonter ces nombreux défis. Quels changements peuvent être mis en place pour garantir une santé équitable pour toutes ?