Les étudiants et l'argent : CIBC enquête

Publié le 07 août 2024 par Patriceb @cestpasmonidee
La période estivale actuelle semble propice aux enquêtes sur les pratiques financières des consommateurs. Cette fois, c'est la canadienne CIBC qui se penche sur le sort des étudiants, à l'approche de la rentrée universitaire et de ses immenses défis, notamment pour ceux qui prennent pour la première fois leur autonomie en la matière.
D'emblée, le sujet fait quasiment l'unanimité parmi la population consultée : 95% des sondés confirment ainsi qu'ils considèrent que la gestion de leurs finances personnelles est importante pour leur vie sur le campus… qui s'accompagne de liberté mais également d'un stress considérable par rapport aux problématiques relatives à l'argent, susceptible d'altérer sérieusement leur cursus et leur avenir.
Sans surprise – et cela devient une rengaine –, seule une petite moitié de l'échantillon exprime sa confiance dans son niveau de littératie financière. Ils sont cependant 63% à déclarer qu'ils recourent exclusivement au calcul mental pour le pilotage de leurs comptes. Autrement dit, à peine plus d'un tiers sont outillés afin d'essayer de conserver le contrôle sur leur situation et tenter concrètement de maîtriser leur destin.
Comment CIBC répond-elle à ces enjeux critiques ? En proposant une nouvelle offre qui permet aux jeunes concernés de souscrire trois produits complémentaires – un compte courant, un compte d'épargne et une carte de crédit – via un formulaire unique ! L'annonce paraît totalement incongrue, autant parce qu'une telle capacité devrait être implémentée de longue date et pour tous (pourquoi redemander les mêmes informations pour chaque équipement ?) qu'en raison du décalage flagrant avec le besoin identifié.

Naturellement, la banque vante les mérites de son service Plani Intelli, intégré dans ses applications et dont il faut admettre que ses fonctions de pilotage sont sensiblement au-dessus de la moyenne de l'industrie. En revanche, je ne peux que regretter qu'elle ne profite pas de sa communication ciblée pour expliciter les spécificités qu'elle y aurait (?) intégrées à l'intention des étudiants, avec leurs attentes et leur contexte particuliers (en comparaison de salariés ou de freelances, par exemple).
Voilà encore une (excellente) occasion manquée de capitaliser sur une observation pertinente et instructive d'un segment de marché, à laquelle il est certainement possible d'apporter au moins un début de réponse adapté, moyennant un minimum de personnalisation. En attendant, CIBC se contente de suggérer à ses futurs nouveaux clients de contacter leur conseiller pour une assistance de proximité. Mais est-ce vraiment le mode de relation qui convient le mieux à cette génération de citoyens ?