Quatrième de couverture :
Au cœur de la Vallée des glaces, une cordée de deux chiens, une femme et trois hommes affronte une tempête de neige pour rejoindre le Reculoir, l’ultime hameau avant le Bord du monde, cette gigantesque montagne dont nul n’a pu voir le sommet. Initialement dépêchée pour une mission de routine, l’équipée découvre que son chef a un autre dessein. Embrasé par le prêche du père Salomon, un mystique abreuvé de brûle-gorge qui dit connaître le moyen de s’élever jusqu’au sommet de la montagne, Gaspard a décidé de tenter la grande Ascension. Fraîchement recruté, le jeune Solal devra suivre son mentor dans sa quête d’absolu ou écrire son propre destin.
Le bord du monde est vertical nous emmène au coeur de l’hiver, dans un univers montagneux particulièrement difficile, face à La Grande, une montagne vertigineuse dont le sommet réputé inaccessible se perd dans le ciel. La Cordée – Ysé, une guide et ses deux chiens, Vik, un porte-charge, Solal, un apprenti et le chef Gaspard – se déplace pour porter secours là où c’est nécessaire. Aujourd’hui ils vont porter assistance au père Salomon, sorte d’ermite qui sermonne régulièrement tous ceux qui veulent percer le secret de La Grande : le vrai sommet est intérieur, ne tentez pas une ascension risquée, souvent mortelle. Mais l’appel au secours de Salomon est factice : ce n’est qu’un prétexte pour encourager Gaspard à aller récolter des gemmes du quartz le plus pur haut dans la montagne (tentation de l’argent), voire à laisser Gaspard, jugé digne de le faire, tenter l’ascension dont il rêve. Le jeune Solal va accepter de suivre Gaspard dans la montée, il lui faudra résister aux fantômes des Tombés qui hantent la montagne et laisser Gaspard accomplir son rêve.
Ce premier roman est à la fois un récit de montagne, un conte philosophique, un roman d’initiation parcouru de transe fiévreuse, de folie douce et de poésie. Son écriture est agréable à lire, qui mêle la grandeur physique et morale de la montagne et les rêves de ceux qui s’y attaquent et une part de mystère fantastique. Ce fut une lecture agréable, sans doute pas inoubliable mais elle a apporté un vent de fraîcheur dans cette sélection du Livre de poche.
« La Cordée, c’est deux chiens, une femme et trois hommes : Zéphyr, Moïra, Ysé, Vik, Gaspard et Solal ; six silhouettes qui tentent de se frayer un passage dans les endroits les plus escarpés de la vallée, qu’il neige, qu’il vente ou qu’il glace. C’est un vaisseau précaire, une avant-garde d’humanité en ces territoires lunaires à laquelle les habitants font appel pour effectuer les besognes quotidiennes – qui se transforment vite, à cette altitude, en de périlleuses aventures. »
« Gaspard a-t-il apporté les livres qu’elle lui a demandés, ceux qui racontent la naissance des flocons et qui se lisent au coin du feu, lors des soirs d’hiver, lorsque les nuits sont longues et que la terre se mêle aux cieux ? Heureusement qu’il y a les livres, pense-t-elle, que ferions-nous ici, sans les livres ? C’est eux qui nous font sortir : un vers, juste un vers, des filaments d’encre sur du papier et voilà que nos esprits filent par-delà la cheminée rejoindre les étoiles gelées. »
Simon PARCOT, Le bord du monde est vertical, Le Livre de poche, 2024 (Le mot et le reste, 2022)
Prix des lecteurs du Livre de poche – sélection Août 2024