A y est c’est la rentrée, et pour Bebealien’s World aussi. Au programme des nouveautés bah euh rien, parce que je suis une grosse feignasse et j’aime bien la manière de procéder que j’ai mis en place. Donc grosso modo cinq articles par semaine, du cinéma, des sorties DVDs, quelques avants premières, une pincée de jeux vidéos et de trucs à la con, et surtout beaucoup de mauvaise foi. Et on commence la rentrée par un bon film, mais avec un des plus mauvais titre trouvé par les traducteurs ces dernières années…
Braquage à l’anglaise – Arnaque, crime et un gros casse
Terry, un magouilleur propriétaire d’un garage miteux se voit proposé le casse du siècle par une ancienne connaissance avec qui il avait légèrement flirté. Il s’agit de vider les coffres d’une banque londonienne. Sauf que Terry n’est pas prévenu que ce casse est sensé faire écran à une opération beaucoup plus dangereuse consistant à récupérer des clichés volés à même de faire chanter la couronne britannique, et que certains coffres contiennent des objets que certains gangsters aimeraient bien garder secrets…
Je l’ai dit plus haut, ce titre est vraiment naze. Je me demande d’ailleurs si le prochain film américain de casse s’appellera Braquage à l’américaine, le prochain ouzbèke : Braquage à l’ouzbèke… Non mais sérieusement, le traducteur à l’origine de ce titre pourri mérite une volée de bois vert. Je connais pas pire procédé pour tenter de faire fuir le spectateur potentiel de la salle.
Ce film a une grosse particularité : il est « inspiré » de faits réels. En l’occurrence le cambriolage au talkie walkie de la Lloyds Bank de Londres en 1971. Les médias avaient reçu une D-notice (ordre du gouvernement) leur demandant d’arrêter de communiquer sur le sujet car il pouvait compromettre la sécurité de l’état. Même si le film romance un peu l’histoire il présente quelques faits intéressants.
On est très loin du film de casse de base, puisque ce n’est qu’un rouage d’une histoire beaucoup plus complexe mêlant MI-5, MI-6, un maître chanteur se prenant pour Malcom X, le roi local du porno, la tenancière d’une bordel haut de gamme, quelques lords anglais, des policiers corrompus et un membre de la famille royale. Et c’est ce qui donne toute la saveur à l’histoire puisqu’elle inscrit la petite histoire dans la grande, avec un « H » majuscule.
Il est du coup intéressant de suivre une bande de casseurs qui deviennent les victimes, pris entre un système étatique voulant étouffer toute information, quitte à faire un grand ménage, et des gangsters revanchards, peu content que l’on vole leurs petites affaires. Ca devient un jeu d’échec, un jeu de bluff, mais sans les retournements de situation alambiqués que l’on trouve d’habitude dans ce genre de films. En effet, même si ca reste une fiction, on sent la « réalité » des faits.
Dans le rôle du braqueur en chef, Jason Statham distribue pour une fois un peu moins de coups de tatane que d’habitude. Toujours aussi charismatique, il est la tête pensante qui va devoir essayer de la jouer suffisamment fine pour ne pas y laisser des plumes, ou pire y laisser sa peau. Ce mec a une vraie gueule, et certes s’il assure bien question film d’action, il mérite d’avoir un vrai rôle dramatique utilisant un peu plus son charisme naturel. Dans les seconds rôles remarquables et remarqués Saffron Burrows, invisible à l’écran depuis quelques années, fait un come-back sexy et super classe dans le rôle de l’allumeuse qui va brancher Statham sur le casse…
Bref, malgré son titre naze, Braquage à l’anglaise, est un vrai bon film, intelligent, bien construite, sympa à suivre et qui change plus qu’agréablement des films de casses enchainant les twists foireux toutes les deux minutes. Comme il est sorti il y a deux semaines, je ne saurai que trop conseiller aux retardataires comme moi de se magner les fesses…