Quelle lecture !
Palem Candillier, qui est musicien et chanteur de rock, réussit à aborder l’œuvre finale de ce qui a été et restera l’un des plus grands groupes de tous les temps (de rock et donc tout court). Entre Bleach, publié en 1989, et In Utero, le troisième et dernier de Nirvana publié quant à lui en 1993, il y avait eu un séisme comme rarement dans l’univers de la musique. Une vague nous apportant avec elle ce célébrissime bébé nageur – derrière ce dollar –, une vague provoquée par un volcan – le premier single, « Smells like teen spirit », devenu le plus grand hymne des années 90. Nevermind, était son titre. En 1991, l’onde de choc un peu à la Sex Pistols fut monstrueuse, et le leader du trio de Seattle, Kurt Cobain, ne s’en remettra jamais.
Le chant du cygne de Nirvana est un choix fabuleux pour faire entrer le groupe grunge dans la collection Discogonie des éditions Densité. Sa pochette, tout aussi culte que la précédente, est d’un point de vue artistique fantastique.
Palem réussit une seconde chose, la plus essentielle à mes yeux : offrir un éclairage sur l’un des albums les plus emblématiques de l’histoire de la musique et, par là même, nous offre une vision d’une humanité incroyable concernant Kurt Cobain. Dire de In Utero que c’est un album viscéral serait un pléonasme absolu, tant, à la Joy Division, le leader du groupe continue de nous parvenir via cette œuvre tantôt en tant qu’artiste à message(s), tantôt en tant que personne (presque) lambda, avec ses envies, ses craintes, ses amours, ses détestations, sa force de caractère, ses doutes.
Cette quatrième lecture d’un ouvrage de chez Discogonie était celle que j’estimais a priori la moins intéressante à mes yeux – c’est au final celle qui m’a le plus subjugué de bout en bout, et je sens déjà poindre l’envie de le relire.
Il y avait eu les Beatles dans les années 60. Et donc Nirvana dans les années 90. Potentiellement, les années 2020 devraient nous apporter un nouveau tout aussi gros phénomène sorti de nulle par. Mais mon expérience personnelle semblerait m’indiquer qu’un nouveau groupe aussi important à une échelle mondiale ne reviendra pas.
L’héritage musical est tel, grâce à Nirvana et à d’autres groupes et artistes, que nous n’en avons pas fini de (re)découvrir les classiques.
(in Heepro Music, le 03/08/2024)
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