Certains chose ne se disent pas. Le Sushi n’a pas changé de point de vue.
Plus jeune, il l’a dit. Il l’a dit en le pensant sincèrement. Mais quand tout part en fumée, les mots disparaissent aussi.
Autrefois on le lui a dit. Un jour on le lui a dit sans le penser. Ou en pensant à quelqu’un d’autre. On le lui a dit en mentant, par lâcheté, par habitude, pour avoir la tranquillité.
Depuis, le Sushi ne veut plus le dire. Car seule la première fois que ces quelques mots sont prononcés est importante. Ensuite, ce n’est plus que de la routine, ils n’ont plus la même saveur. Il ne provoquent pas cette boule dans le ventre, et ce soulagement d’avoir dit quelque chose que l’on pensait. Seule compte cette première fois où les mots ont du mal à sortir, où l’émotion est palpable, où l’on voudrait que le temps se fige, pour ne jamais l’oublier.
Le Sushi préfère donc ne rien dire. Même s’il n’en pense pas moins.