Septembre 2017. À quelques jours du transfert du 36 quai des Orfèvres vers la rue du Bastion, le commandant François Chanel rassemble une équipe atypique pour arrêter un serial killer qui noie des gens dans la Seine. Ce nouvel opus des enquêtes du commandant décode les travers de cette intelligence artificielle aux conséquences déconcertantes et offre au lecteur une déclaration d’amour à la Seine qui tient ici un rôle magistral avec ses bouquinistes, véritables âmes de Paris.
Mon avis
Alors que le Commandant Chanel est en passe de devenir commissaire, plusieurs corps sont retrouvés dans la Seine avec deux détails en commun : trois doigts de leur main gauche sont noircis par de l’encre de Chine et une gomme dans la poche. La piste du tueur en série est tout de suite privilégiée. Il est en charge par sa supérieure de former une équipe qui mettra fin à cet engrenage meurtrier.
J’ai été ravie de retrouver l’écriture fluide de Pascal Marmet ainsi que le Commandant Chanel dans cette nouvelle enquête inspirée de faits réels. Ce dernier a carte blanche pour résoudre les meurtres qui s’accumulent donc il s’entoure de personnes très hétéroclites : des anciens ayant fait leurs preuves, des petits nouveaux qui utilisent les nouvelles technologies (Darkweb, IA), un mentaliste, une bouquiniste à l’esprit vif, entre autres…. Il parvient tant bien que mal à faire s’entendre les différents types de pensées qui apportent toutes un petit plus à l’enquête.
Le lecteur se laisse porter par l’action car les découvertes des corps, les déductions des enquêteurs, les pistes et fausses pistes, les désillusions s’enchaînent très rapidement. Le tout chronométré par Mademoiselle Maigret, la cheffe de la Crim’, qui s’occupe de faire un compte à rebours du temps qui leur reste pour boucler le(s) meurtrier(s) avant que tout le monde s’affole (même si c’est déjà le cas en haut lieu).
Le personnage de Chanel est attachant car on lui voit quelques fêlures, des traits d’humour apparaissent et il se détache de son côté solitaire. Quant aux autres personnages, ils sont assez aboutis et pour certains complexes pouvant faire douter le lecteur. De plus, les lieux sont décrits avec beaucoup de précision ce qui permet de plonger dans l’histoire encore plus facilement. Pascal Marmet met un point d’honneur à faire ressentir l’ambiance du 36 quai des Orfèvres qui est de plus en plus abandonné au profil du Bastion.
Enfin je ne peux que rejoindre l’auteur sur ses réflexions réalistes sur le monde actuel (surtout dans les premières pages).
Je remercie Pascal Marmet pour l’envoi de Seine Criminelle, un roman policier très plaisant, instructif qui ne lésine pas en rebondissements jusqu’à un final assez inattendu….