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Accompagnement et présence

Publié le 31 juillet 2024 par Eric Acouphene
  • QUESTION : Mon père est en train de mourir et j’ai besoin d’aide. Il a un cancer en phase terminale et j’ai très peur qu’il se mette à souffrir. J’ai envie de l’accompagner dans ce processus et j’ai très peur d’être complètement submergé.
  • Accompagnement présence
    ECKHART TOLLE : En fait, vous n’avez pas peur de votre père en train de mourir. Vous avez vraiment peur de vos pensées à ce sujet. Vos pensées à ce sujet créent la peur. Et je relève dans votre question que toutes les choses dont vous avez peur ne se produisent pas pour l’instant. Vous dites « j’ai peur qu’il se mette à souffrir » », « j’ai très peur d’être complètement submergé ». Toute cette peur provient de ce que vous en pensez.
  • Vous remarquerez que dans le moment réel, quand vous êtes assis auprès de lui, faites quelque chose pour lui, quand vous l’écoutez, lui parlez, il n’y a pas de peur. Vous serez capable d’être présent « ici et maintenant » et vous ne serez pas submergé par ce moment présent avec votre père mourant, mais dès que vous allez dans la tête, vous êtes submergé.
  • La plus belle chose que vous puissiez faire pour votre papa, c’est être présent pour lui, quitter le mental et permettre à cette situation, la mort, de vous amener complètement dans le moment présent. Permettez-lui – personne ne doutera que c’est un défi énorme – de vous entraîner dans la présence absolue et si vous pouvez être là pour lui, dans la présence absolue, c’est la plus belle aide que vous pouvez lui apporter. Il se peut qu’il vous rejoigne dans cette présence.
  • Ensuite, à tout moment de ce processus de mort qui pourrait prendre des semaines, des mois ou (qui sait ?) parfois un an ou deux, à chaque moment, vous pouvez être totalement là et juste faire ce que l’instant requiert. C’est la façon de vivre en toute circonstance. Ultimement, c’est vivre en étant éveillé où le moment présent est le point focal de votre attention, le reste n’étant que des choses pratiques, le passé, le futur...
  • Ici, vous pouvez donc à la fois vivre un changement d’état de conscience grâce à cela et en utilisant cette expérience douloureuse, mais qui peut aussi favoriser l’éveil... Vous l’utilisez et vous la renversez : vous retournez quelque chose qui aurait été considéré comme entièrement négatif et douloureux dans l’ancien mode de conscience. Je ne dis pas qu’il n’y a plus de douleur.
  • Même dans le moment présent, assis auprès de lui, il peut y avoir de la douleur, mais vous ne vous sentirez pas submergé. Vous sentirez la douleur, la douleur émotionnelle. Et vous acceptez cela. Ce n’est pas alors un problème qui vous submerge. C’est juste là. Vous lui permettez d’être et il y a alors un approfondissement. Vous sentez alors quelque chose au-dessous de la douleur, une paix en dessous. Il peut y avoir les deux. Il y a la douleur et il y a un sentiment plus profond de paix en dessous quand vous êtes présent.
  • Donc, le principal pour vous est de ne pas permettre à vos pensées de vous attirer hors du moment présent. En ce cas, vous n’êtes d’aucune aide pour votre papa si vous êtes plein de nervosité : « Je ne peux plus supporter ça ! ». Pourquoi est-ce insupportable ? Parce que vous êtes en train de penser à quelque chose qui n’est pas ici. Ce moment est tel qu’il est et il est simple.
  • Donc, vous pouvez mourir avec lui, mourir au faux soi. Et pour lui, la mort peut être un éveil à qui il est au-delà de la forme. Votre pratique revient donc à renoncer au futur, à renoncer au penser, lequel est le futur.

ECKHART TOLLE.TV : (Conférence Questions et réponses)---------------

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