Kanchipuram, Tamil Nadu, juillet 2008
Pour des raisons humaines et, osons le mot, spirituelles, l'Inde me trottait dans la tête depuis un moment déjà. Il me manquait l'étincelle pour mettre à feu un projet de voyage. J'avais un peu peur, à vrai dire, de tous les clichés que nos sociétés embourgeoisées colportent du sous-continent : la pression humaine, la misère, la saleté, les maladies, les cobras cracheurs, les amibes voraces, que sais-je encore... Des témoignages contradictoires m'ont longuement fait hésiter, jusqu'à ce que le besoin de me confronter à tout ça finisse par l'emporter. L'Inde s'est d'abord imposée comme un défi, elle s'est peu à peu révélée une planète fantastique, dès lors qu'on sait accepter le pire et se concentrer sur le meilleur de ce qu'elle offre. J'avais imaginé me rendre au Rajasthan, où se pressent les trois quarts des touristes. Une personne rencontrée fortuitement dans mon job (un fabricant de paillassons qui importe de la fibre de coco du Kerala) m'a encouragé à mettre le cap au sud, où les sourires seraient plus larges, la sécurité mieux assurée et la cuisine divine. Il avait raison. Les villes religieuses du Tamil Nadu, la côte et la jungle du Kerala, la campagne et les palais du Karnataka sont des destinations somptueuses.
Ce voyage n'aurait cependant pu être une totale réussite sans le professionnalisme, la gentillesse et l'infinie disponibilité de notre chauffeur. Il s'appelle Udiya Kumar, il travaille au sein de l'agence Swagatam Tours à Chennai, l'une des plus réputées en Inde. Kumar est remercié à juste titre dans les premières pages du Guide du Routard de l'Inde du Sud. Il nous a déniché les meilleurs restaus, hôtels et guest houses selon notre budget, mais aussi dirigé vers des sites et des temples cachés, bien mieux que la littérature n'a su le faire. Kumar s'est révélé aussi être un excellent compagnon de voyage, s'adaptant totalement à nos envies et à nos centres d'intérêt. Si nous avons pu identifier 180 espèces d'oiseaux, sans compter les mammifères et autres reptiles, c'est aussi grâce à lui. Mes remerciements vont aussi à l'agence Mondalisa, à Grenoble, pour ses conseils, ses tarifs compétitifs et pour avoir su nous rapprocher de Kumar. Enfin, mention particulière à British Airways, qui exceptionnellement n'a perdu aucun de nos bagages.