Critique Ciné : Captives (2024)

Publié le 22 juillet 2024 par Delromainzika @cabreakingnews

Captives // De Arnaud des Pallières. Avec Mélanie Thierry, Josiane Balasko et Marina Foïs.

Le film Captives avait tout pour plaire sur le papier : une plongée dans l'univers méconnu des asiles pour femmes du 19e siècle, un casting de renom et une reconstitution soignée de l'époque. Pourtant, malgré des promesses alléchantes, le film peine à convaincre et laisse le spectateur sur sa faim. Dès le départ, Captives intrigue par son sujet original et peu traité au cinéma. L'histoire de Fanni, une bourgeoise qui se fait interner volontairement à la Pitié Salpêtrière pour retrouver sa mère, semble riche de potentialités. On s'attend à une exploration approfondie des conditions de vie dans ces établissements et des luttes des femmes de l'époque. Malheureusement, le réalisateur Arnaud des Pallières semble se perdre en chemin.

Paris, 1894. Qui est Fanni qui prétend s'être laissée enfermer volontairement à l'Hôpital de la Salpêtrière ? Cherchant sa mère parmi la multitude des femmes convaincues de " folie ", Fanni découvre une réalité de l'asile toute autre que ce qu'elle imaginait, ainsi que l'amitié inattendue de compagnes d'infortune. Le dernier grand bal de la Salpêtrière se prépare. Politiques, artistes, mondains s'y presseront. Dernier espoir d'échapper au piège qui se referme...

Le principal défaut de Captives réside dans son scénario confus et ses intrigues mal développées. Le film oscille entre plusieurs sujets sans jamais les approfondir. Les scènes s'enchaînent sans réelle cohérence, laissant le spectateur perplexe face aux choix narratifs. Les libertés prises par l'héroïne, ses réactions étranges et les caricatures des personnages secondaires ajoutent à cette impression de désordre. L'un des points forts du film est sans conteste son casting féminin de premier ordre. Mélanie Thierry, Marina Foïs, Carole Bouquet et Josiane Balasko, entre autres, livrent des performances remarquables. Cependant, leur talent est malheureusement gâché par une écriture qui ne leur rend pas justice. Les personnages manquent de profondeur et leurs interactions, de crédibilité.

Sur le plan technique, Captives mérite des éloges. La reconstitution de la Pitié Salpêtrière est soignée, avec des maquillages réalistes et des décors qui plongent le spectateur dans la crasse et l'austérité de l'époque. Les couleurs et les textures sont travaillées pour renforcer cette impression de malaise. Pourtant, ces efforts visuels ne suffisent pas à sauver le film de ses faiblesses narratives. La réalisation de Arnaud des Pallières est également critiquable. Le choix de nombreux plans serrés et de la caméra tremblotante vise sans doute à créer une atmosphère oppressante, à l'image de l'expérience de l'héroïne. Cependant, cet effet est contre-productif, rendant le film confus et difficile à suivre. Les chuchotements et répliques mal articulées ajoutent à cette confusion, éloignant davantage le spectateur.

Les personnages de Captives souffrent d'une caractérisation trop simpliste. Les médecins apparaissent incompétents et déconnectés, les surveillantes diaboliques, et les patientes, torturées et exploitées. Bien que certains de ces aspects puissent refléter une réalité historique, leur traitement à l'écran semble exagéré et manque de nuance, rendant le tout peu crédible. Captives avait le potentiel de devenir un film marquant, en explorant avec subtilité et profondeur un sujet rarement abordé. Cependant, une narration maladroite et une réalisation confuse l'empêchent de pleinement réussir. Malgré un casting impressionnant et une reconstitution visuelle soignée, le film échoue à captiver et à convaincre.

En somme, Captives est une occasion manquée. Ceux qui espéraient une réflexion poignante sur les conditions des femmes dans les asiles du 19e siècle seront déçus. Le film offre quelques moments de bravoure grâce à ses actrices talentueuses, mais ils sont noyés dans une mer de confusion narrative et de clichés. Dommage, car le sujet méritait mieux.

Note : 4/10. En bref, une occasion manquée là où j'attendais une réflexion poignante sur la condition des femmes dans les alises du 19e siècle.

Sorti le 24 janvier 2024 au cinéma - Disponible en VOD