Sans l'intervention de l'Union européenne et la rapidité de la présidence française, les Russes camperaient à Tbilissi.
Quatre jours après le déclenchement d'un affrontement inégal, en l'absence de réaction américaine, un plan de paix européen a été proposé et accepté.
Il demeure, pour l'instant, la seule garantie dont peut se prévaloir la jeune démocratie géorgienne.
La France, appuyée par l'Allemagne et le Royaume-Uni a montré que l'Europe avait tiré les leçons des guerres balkaniques des années 90 et il faut s'en féliciter.
Pour autant, la question russe va occuper longtemps la communauté internationale et spécialement sa principale voisine, l'Union européenne.
Comment coopérer avec une Russie fort peu démocratique, en reconstruction, qui se refuse à assumer son choix pour le modèle occidental, sauf pour les villas de la Côte d'Azur et les yachts de milliardaires, et qui ne parvient pas à rompre avec une vision impérialiste et bien anachronique des relations internationales?
Son passé totalitaire, ses intérêts économiques actuels, ses grandes potentialités pour l'avenir, parviendront-ils à la persuader qu'elle a toute sa place dans le monde comme puissance tranquille, en tous cas simplement apaisée? Qu'elle a plus à gagner en normalisant ses relations avec son voisinage qu'en le déstabilisant pour s'entourer de zones grises, lourdes de conflits d'un autre âge? Rien n'est moins sûr!
Et les Etats-Unis sont les plus mal placés pour les y aider. C'est donc là la vraie mission de l'Union européenne.Elle doit tendre à la Russie une main franche et ferme, sans concession sur les principes, mais aussi sans arrière-pensées. Nous n'avons besoin pour cela ni d'imprécations, ni d'insultes, ni de menaces.
Nous devons avoir une vraie stratégie européenne, indépendante, unique et partagée, qui poursuive des buts politiques précis et notamment celui d'aider la Russie à devenir un acteur stable et prévisible des relations internationales, un partenaire fiable et normal qui respecte ses engagements et rompe avec une brutalité cynique qui n'est plus de mise.
C'est vrai, il y a encore du travail! Mais si nous ne le faisons pas, qui le fera?
Jean-Dominique GIULIANI Commentaires (0)