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[critique] deadpool & wolverine

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[critique] deadpool wolverine

Titre original : Deadpool and Wolverine

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[critique] deadpool wolverine
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[critique] deadpool wolverine

Origine : États-Unis

Réalisateur : Shawn Levy

Distribution : Ryan Reynolds, Hugh Jackman, Emma Corrin, Matthew Macfadyen, Morena Baccarin, Rob Delaney...

Genre : Fantastique/Action/Comédie/Suite/Saga

Durée : 127 minutes

Date de sortie : 24 juillet 2024

Le Pitch :

Quand Deadpool se voit offrir l'opportunité de rejoindre les Avengers, suite au rachat de la Fox par Disney, son cœur s'emballe. Son plus grand rêve est sur le point de se réaliser. Néanmoins, cette proposition s'accompagne d'une condition plutôt impitoyable : le monde de Deadpool doit tout simplement être effacé du multivers. Afin d'éviter la disparition de ses amis, le super-héros n'a plus qu'une seule solution : s'adjoindre les services de Wolverine...

La Critique de Deadpool & Wolverine :

Deadpool 3 débute ainsi : au milieu d'une forêt enneigée, Deadpool nous explique que Wolverine va faire partie de l'aventure. Mais comment cela est-il possible étant donné que le super X-Men griffu est mort à la fin de ? Grâce à multivers bien sûr ! Au centre du MCU depuis maintenant plusieurs films, le multivers permet tout et n'importe quoi, y compris quand il s'agit de ressusciter des personnages disparus. Des personnages comme Wolverine donc qui est ici bel et bien de retour. Bon, ceci étant dit, Deadpool & Wolverine, qu'est-ce que ça vaut ?

À la rescousse du MCU

Le problème avec Deadpool est toujours le même : de tous les personnages super-héroïques du cinéma contemporain, Deadpool est le seul à casser le quatrième mur pour s'adresser directement au spectateur. Il est ainsi conscient de sa condition de personnage de film. Dès le début de ce troisième opus, Deadpool nous parle de la fin tragique de Wolverine dans Logan de James Mangold et aussi et surtout du rachat de la Fox par Disney. Ce qui explique pourquoi il peut désormais s'entretenir avec Happy, le personnage joué par Jon Favreau, avec des références appuyées aux Avengers, dans un univers que nous connaissons bien. Tous les héros Marvel sont aujourd'hui réunis sous la même bannière mais Deadpool est le seul qui en a conscience car il est à la fois un personnage justement, et un spectateur.

[critique] deadpool wolverine

En d'autres termes, le plus gros problème de la franchise Deadpool est que celle-ci est portée par un protagoniste qui sait qu'il n'est qu'un personnage de film. Plusieurs fois durant l'intrigue, Deadpool s'identifie presque comme étant Ryan Reynolds qui joue Deadpool. Il parle même de Blake Lively, qui pour rappel, est l'épouse de Reynolds dans la " vraie " vie et s'adresse à Logan en l'appelant parfois Hugh (Jackman). Il cause au sujet du cahier des charges de Marvel, aborde la question des films avortés, des personnages sacrifiés suite au rachat de la Fox et même carrément du naufrage de la Fox en elle-même. Oui c'est marrant car Deadpool est le seul à faire cela mais rapidement, cela pose aussi problème.

En effet, constamment, Deadpool nous rappelle qu'il n'est qu'un personnage de film. Comment peut-il alors évoluer à la fois dans sa propre réalité fictive, rattachée désormais au MCU, et dans notre réalité, en tant que personnage joué par un acteur ? C'est simple, il ne peut pas ! Et là est bien tout le problème car rapidement, comme avec et , Deadpool & Wolverine se transforme en grosse bouffonnerie plus ou moins digeste qui jamais n'arrive à transcender son concept quelque peu foireux.

Et Wolverine ?

Pour le meilleur ou pour le pire, Wolverine est donc de retour à la suite d'une entourloupe scénaristique plutôt bancale. L'occasion d'ailleurs pour le film de balayer l'histoire du personnage en lui enlevant une grosse part de son mystère et de son caractère ténébreux. Toujours joué par Hugh Jackman, il est vrai parfait dans le rôle, Wolverine fait équipe avec Deadpool et se laisse peu à peu contaminer par la gaudriole pour perdre une large part de son charisme, sacrifié sur l'autel d'un comique méta vraiment lourdingue. Pour autant, et c'est la bonne nouvelle, le film fait de Wolverine le vecteur d'une certaine émotion. Émotion régulièrement flinguée par des vannes inutilement vulgaires de Deadpool mais émotion quand même...

Toujours aussi impressionnant, physiquement parlant, Jackman change de braqué et s'adapte, au cœur d'un univers qui perd de sa substance au fil des circonvolutions d'un scénario écrit à l'arrache, qui s'appuie sur la béquille du multivers pour excuser tout et n'importe quoi. Parfois ça passe, mais souvent, ça casse. Comme quand il s'agit de résoudre l'intrigue grâce à une pirouette absolument débile et pas du tout convaincante, qui finit de classer Deadpool & Wolverine en tant que projet bancal au possible.

Déconstruction du MCU

À l'heure où le MCU ne semble plus intéresser grand monde, Deadpool & Wolverine a au moins le mérite de ne pas se prendre au sérieux. Là est son plus grand défaut mais aussi paradoxalement sa plus grande qualité. Avec sa méchante en carton, certes jouée par la talentueuse Emma Corrin, mais trop mal écrite pour convaincre, et ses luxueux caméos en revanche plutôt enthousiasmants, le film a constamment le cul entre plusieurs chaises mais sait parfois, dans ses bons moments, disserter avec une certaine tendresse sur les ratés et les rendez-vous manqués du cinéma super-héroïque estampillé Marvel.

En adoptant la position de celui qui sait que le Marvel Cinematic Universe n'est pas au mieux de sa forme, en regardant dans le rétro pour dresser le bilan de l'époque Fox et en prodiguant des conseils pour permettre à Marvel de retrouver un peu de sa superbe, Deadpool 3 parvient à de rares moments à jouer sur une nostalgique plutôt pertinente pour s'imposer comme un projet résolument à part dans le MCU. Malgré tout, les apparitions parfois jubilatoires d'acteurs ou de héros mythiques, les références à l'époque Fox ou encore les blagues inutilement vulgaires ne font pas tout. Au fond, ce qui manque au film, c'est une vraie histoire. Une base solide. Un peu de fond.

Violent et bourrin, Deadpool 3 gagne bien sûr à tabler sur Wolverine. Ce dernier n'est certes pas très bien exploité mais il est là et parfois, cela suffit à assurer le show. Néanmoins, la propension de Deadpool à toujours multiplier les coups de coude à l'attention de son public pour nous rappeler à de trop nombreuses reprises à quel point il est cool finissent par énerver. Comme avec les volets précédents mais en pire étant donné qu'ici, tout repose sur le fameux rachat de la Fox par Disney. Il pioche chez Loki (la série), chez les Avengers et un peu partout mais échoue à trouver sa propre identité pour ne rester qu'une blague souvent absurde, certes parfois amusante mais bien trop brouillonne pour convaincre. Et ce n'est pas Shawn Levy, dont la réalisation s'avère pour le moins impersonnelle, qui permet au film de s'élever au-dessus de sa condition (qui était prévisible), de délire méta amusant mais vain.

En Bref...Absurde, à l'image des deux volets précédents, mais parfois réjouissant quand il porte un regard empreint de nostalgie sur l'époque Fox de Marvel, Deadpool & Wolverine peine néanmoins à convaincre. La faute principalement à une histoire absurde qui a recours à trop de raccourcis hasardeux et à un Deadpool plus insupportable que jamais.@ Gilles Rolland
[critique] deadpool wolverine

Par Gilles Rolland le 25 juillet 2024

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