Mois d'août : le très saint Rosaire (5) - les mystères douloureux, avec la Rue du Bac
Publié le 24 août 2008 par Hermas
Les mystères Douloureux médités le mardi et le vendredi
Ici commence l'histoire de la Passion du Christ. Ces dix-huit heures terribles endurées par Jésus avant sa mort nous découvrent les
profondeurs de l'amour de Dieu pour nous. Elles sont la source de notre salut. La Passion selon saint Jean, que la liturgie romaine fait lire le vendredi saint, est la plus touchante.
Non seulement Jean est un conteur sans pareil, mais il a vu et entendu. Disciple de la première heure et de la dernière, il
écrit ses mémoires à Ephèse, à la fin du premier siècle.
Son évangile commence « au ciel », près de Dieu, avec un prologue impressionnant, d'où son symbole, l'aigle. Son récit possède une
puissance d'évocation extraordinaire. Il fourmille d'images de la création : la lumière, l'eau, le vent, et des réalités familières de la vie: la vigne, le pain, le berger. C'est une image
vivante de son Maître que Jean nous laisse, lui le témoin et l'ami. Cette méditation s'ouvre sur l'Agonie de Jésus à Gethsémani, où le Christ vit un moment particulièrement angoissant. Ce qu'il
doit lui en coûter d'adhérer à la volonté du Père apparaît dans les mystères suivants, la Flagellation, le Couronnement d'épines, le Portement de Croix, le Crucifiement et la Mort. Ces mystères
révèlent l'amour de Dieu et le sens même de l'homme et conduisent le croyant à revivre la mort de Jésus en se mettant au pied de la croix, près de Marie.
L'Agonie de Jésus à Gethsémani
Le 4ème Évangile, qui suppose connue la vie de Jésus, passe sous silence l'agonie (le mot, en grec, signifie combat) de Jésus au Mont des Oliviers. On suivra saint Marc, dont le récit est
pathétique.
Marc 14,34
Mon âme est triste à en mourir. Demeurez ici et veillez.
Petite méditation sur l'événement
Dans le jardin appelé Gethsémani, Jésus prend avec lui, les trois disciples Pierre, Jacques et Jean, qui ont assisté à la
Transfiguration. Une angoisse mortelle étreint Jésus à la pensée des supplices qu'il doit subir, et une insondable désolation : la tristesse de l'ami trahi, du Maître abandonné, du Messie
rejeté ; l'horreur des péchés et des infâmies de cette humanité ; la douleur devant l'ingratitude dont les hommes paient son amour et la perte des âmes qui le rejettent. Dans l'épreuve, Jésus
se tourne vers son Père avec humilité et confiance. Il prie à l'écart, puis revient vers les trois apôtres qui se sont endormis. Il adresse à Pierre un reproche attristé et ajoute une
exhortation : «Veillez et priez» Une deuxième puis une troisième fois, Jésus s'écarte pour prier. Quand il rejoint enfin ses disciples, Jésus est prêt pour le combat. Sa prière persévérante a
été exaucée. Fortifié par la grâce, Jésus accepte le calice de la Passion.
Avec la chapelle de la rue du Bac
La Sainte Vierge est apparue à Catherine, debout sur un demi-globe terrestre, ses pieds écrasant un serpent, symbole du Malin. Dans
le combat spirituel, nous ne sommes pas seuls. Marie combat pour nous et avec nous, si nous lui demandons.
Des grâces pour maintenant
Pierre aime Jésus. Il se croit prêt à tous les sacrifices. Mais au moment crucial où Jésus a besoin de lui, il s'endort... Que la
prière devienne l'acte le plus important de notre vie.
Clausule : et Jésus, qui n'a pas trouvé de consolateur, le fruit de vos entrailles..
Etincelle : Prier avec Jésus à l'heure de sa plus grande épreuve, c'est la première charité que nous pouvons avoir vis-à-vis de
Lui.
La Flagellation
Jean 19,1
Alors Pilate ordonna d'emmener Jésus pour le flageller
Petite méditation sur l'événement
Jésus a été flagellé. C'est un fait historique rapporté par les quatre évangélistes comme un épisode marquant de sa Passion. Pilate,
à qui l'on a conduit Jésus après sa comparution chez le grand prêtre Caïphe, livre Jésus au bourreau avant même de prononcer la sentence de mort. En effet, embarrassé par cette affaire, il a
proposé l'amnistie, mais un prisonnier fameux appelé Barrabas a eu la préférence des juifs. Pilate espère encore apaiser les ennemis de Jésus en le livrant au supplice de la flagellation. Les
soldats romains dépouillent Jésus de ses vêtements, l'attachent à une colonne et le cinglent de leurs fouets, composés de deux à trois lanières terminées à leur extrémité par des osselets de
mouton ou des balles métalliques jumelées. Chez les juifs, le supplice était limité à 49 coups. La flagellation romaine était particulièrement acharnée. Les experts ont relevé sur le linceul de
Turin les empreintes d'environ 120 coups.
Avec la chapelle de la rue du Bac
Parmi les victimes de la brutalité humaine, il y a ceux qui subissent la torture par fidélité à leur foi. Ordonné prêtre en cette
Chapelle, en 1826, saint Jean-Gabriel Perboyre, Prêtre de la Mission, a subi le martyre en Chine en 1840 dans des conditions très proches de la Passion du Christ. Sa dépouille repose à la
Chapelle Saint-Vincent-de-Paul.
Des grâces pour maintenant
Ouvrir les yeux, regarder la foule insouciante et indifférente devant le spectacle affreux des horreurs infligées à Jésus. Regarder
les bourreaux déchaînés le frapper avec une cruauté inouïe… Demandons la grâce de compatir aux souffrances des autres et de nous unir à Jésus, comme Marie, dans nos souffrances.
Clausule : ...et Jésus flagellé, le fruit de vos entrailles...
Etincelle : Comment oublier ce sang versé pour moi ?
Le Couronnement d'épines
Jean 19, 2-3
Les soldats tressèrent une couronne d'épines, et la lui mirent sur la tête ; puis ils le revêtirent d'un manteau de pourpre. Ils s'avançaient vers lui et ils disaient : « Honneur à toi, roi des
Juifs ! » Et ils le giflaient
Petite méditation sur l'événement
Quand les bourreaux furent las de frapper, ils délièrent Jésus, jetèrent sur ses épaules sanglantes un manteau de pourpre,
enfoncèrent sur sa tête une couronne formée de longues épines dont les pointes lui déchiraient la tête et le front. Ricanant et se prosternant devant lui pour se moquer de ses prétentions
royales, ils le frappaient au visage. La royauté du Christ, Roi du ciel et de la terre, est tournée en dérision, mais à travers cet abîme d'humiliations, le couronnement d'épines laisse
pressentir le triomphe du Christ-Roi. La couronne d'épines, objet de la vénération des chrétiens, a été déposée à la Cathédrale de Paris lors d'un office grandiose par saint Louis, roi de
France, qui, pour la conserver, fit construire la Sainte Chapelle en 1246. La couronne d'épines est vénérée à Notre-Dame tous les premiers vendredis du mois et les vendredis de
Carême.
Avec la chapelle de la rue du Bac
Tout le temps de son séminaire, soeur Catherine voit, pendant la messe, le Christ présent dans l'Eucharistie. Le 6 juin 1830, en la
fête de la Sainte Trinité : « Notre Seigneur m'apparut comme un Roi, avec la croix sur sa poitrine...» Cette vision témoigne de la royauté eucharistique du Christ. De son tabernacle,
Jésus-Hostie règne sur l'univers : Il est le Dieu tout-puissant, le Maître devant qui tout genou fléchit au ciel, sur la terre et dans les enfers.
Des grâces pour maintenant
Que la Vierge Marie nous aide à reconnaître en tout homme outragé la Sainte Face couronnée d'épines.
Clausule : ... Et Jésus couronné d'épines, le fruit de vos entrailles...
Etincelle : Comme saint Vincent, disons souvent avec amour : « O Sauveur ! »
Le Portement de Croix
Jean 19, 17
Jésus, portant lui-même sa croix, sortit en direction du lieu dit Le Crâne, ou Calvaire, en hébreu : Golgotha
Petite méditation sur l'événement
Selon les règles, le condamné devait porter jusqu'au lieu du supplice la lourde poutre transversale sur laquelle il serait cloué ou
attaché. Dans cette ancienne carrière, à l'extérieur des remparts de Jérusalem, émerge une butte rocheuse haute d'environ 4m. Trois pieux se profilent sur le monticule appelé Golgotha. Peu à
peu, le souvenir du chemin que suivit le lugubre cortège a fait l'objet de la dévotion croissante des chrétiens. Au XVIIIe siècle se diffusent les 14 stations sous l'influence de saint Léonard
de Port-Maurice qui en fit ériger 572, dont celui du Colisée à Rome. Chaque année, le Pape le parcourt au jour du Vendredi Saint.
Avec la chapelle de la rue du Bac
Les 14 tableaux en marbre de Carrare qui couvrent les murs de la chapelle datent de 1930, centenaire des apparitions. Comme
toujours, neuf stations illustrent des faits rapportés par les évangélistes, les cinq autres des épisodes rapportés par la tradition. Parcourir le chemin de croix, c'est pénétrer dans
les
profondeurs de l'amour de Dieu et découvrir la source de notre salut éternel. C'est aussi apprendre à porter les fardeaux les
uns des autres.
Des grâces pour maintenant
Ceux qui ont applaudi aux miracles de Jésus, les amis des jours heureux, ont disparu. Un petit groupe de femmes lui est seul resté
fidèle et le suit, ainsi que celui que Jésus aimait, comme se nomme lui-même saint Jean. Puissions-nous être désormais avec le petit groupe de ceux qui consolent Jésus par leur fidélité et leur
amour.
Clausule : ..et Jésus, qui porte sa croix, le fruit de vos entrailles...
Etincelle : Tous ces pauvres qui souffrent partout, c'est là mon poids et ma douleur, disait saint Vincent.
Le Crucifiement et la Mort de Jésus
Jean 19, 25-27
Jésus, voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là le disciple
la prit chez lui
Petite méditation sur l'événement
Il est trois heures de l'après-midi. A cette heure tragique, le Fils de Dieu vient de mourir, exécuté par les hommes. C'est sans
résistance que le Maître du ciel et de la terre s'est prêté à l'affreux supplice du crucifiement. Quel déchirement dans le coeur de sa Mère, qui l'a suivi jusqu'au Calvaire et se tient debout
au pied de la Croix ! Témoin oculaire de la mort de Jésus, Jean rapporte son testament. Quatre femmes aussi étaient proches de la croix. Devant ce groupe, Jésus déclare sa volonté suprême : il
confie à sa mère le disciple bien-aimé et à travers lui son Eglise et l'humanité entière ; et sur la terre, Jean tiendra auprès de la Mère de Jésus la place de son Fils qui va mourir, il
l'abritera, la nourrira, l'aimera. Après sa mort, une ultime révélation de l'amour de Jésus nous est donnée par un dernier acte chargé de symbole : son coeur est transpercé par une lance et il
en sort du sang et de l'eau.
Avec la chapelle de la rue du Bac
Au pied de la croix, Marie devient Mère des hommes. Le don de la médaille en notre chapelle, c'est le cadeau d'une mère qui protège
et guide ses enfants pour les amener à Dieu. Et Dieu a choisi pour cela une chapelle dédiée au Sacré-Coeur !
Des grâces pour maintenant
Demandons de contempler le Christ crucifié, perfection de l'amour, dans la messe qui renouvelle sans cesse le sacrifice de la croix.
L'autel de nos églises est un nouveau calvaire.
Clausule : ...et Jésus crucifié et mort sur la croix, le fruit de vos entrailles...
Etincelle : En apparence, Jésus est abandonné de son Père, Marie est abandonnée de son Fils. Quand l'épreuve nous accable, regardons
Jésus, regardons Marie.
Mgr Jacques MASSON