Le passant du grand large

Publié le 24 août 2008 par Christian Cottet-Emard

Tu entendras ce que je tais ces mots qui jouent et cèdent
Tu me sauras preneur du plus pauvre des matériaux ce bois flotté qui échoit au sculpteur heureux car sans espoir de réussite
Tu ne craindras pas pour ton rang car j’accélère où nul ne court
Tu te souviendras de ma distance
L’aventure du poème n’a rien à voir avec une sortie entre copains
Choisir entre vivre dans l’oubli de l’instant propice ou essayer de le fixer il le fallait
Nous nous battons contre un ennemi énigmatique informe ténébreux qui nous réveille la nuit et nous endort le jour pour nous voler nos rêves
De chers inconnus nous ont précédés ont élu domicile au fond de nos mémoires et ont fourbi les premières armes qu’il nous faut continuer de tremper dans nos faims
(Extrait de : Le Passant du grand large, éditions Orage-Lagune-Express Aquitaine, 1995)