La gauche au pouvoir, c’est une éclosion permanente d’idées économiques surprenantes.
Prenez l’Allemagne : son actuel déficit démographique devrait la pousser à faire un peu attention à ses finances d’un côté, à pousser la robotisation massive de tous ses domaines (comme le font Japon et Corée actuellement), et à cajeoler sa population de l’autre pour – par exemple – lui donner l’envie de faire des bébés.
Avec la gauche au pouvoir, c’est une autre solution qui est proposée : en plus d’importer comme jamais des travailleurs, au point de modifier de moins en moins lentement la nature même de la population locale, voilà que les socialistes à l’oeuvre proposent de réduire les impôts des immigrés qualifiés de (respectivement) 30, 20 et 10% lors des trois premières années de leur présence professionnelle outre-Rhin.
On attend avec gourmandise le résultat – qu’on devine déjà brillantissime – d’une telle proposition, mais au moins pourra-t-on noter qu’envisager une réduction de la ponction fiscale n’est pas tabou chez nos amis Teutons, au contraire de la France.
Dans l’Hexagone en effet, il n’est absolument pas question de diminuer la pression fiscale. La gauche, ici, l’interdit.
L’actuel cirque grotesque autour du gouvernement (ou de son absence) masque en effet fort mal que c’est bel et bien la gauche qui continue de régner dans le pays : depuis le chef de l’État, issu en droite ligne du Parti Socialiste, jusqu’aux agitations parlementaires actuelles clairement toutes issues de la gauche et de l’extrême-gauche, en passant par le gauchisme assez marqué du Rassemblement national et de ses cadres, tous délicieusement favorables à l’intervention de l’État tous azimuts et notamment en économie, tout l’appareil exécutif, judiciaire et législatif du pays est résolument placé à gauche, auquel s’ajoute une administration naturellement à gauche et des médias bien à gauche.
Et les récentes élections n’ont fait que renforcer ce constat absolument implacable : non seulement, le pays est dirigé par la gauche, mais elle n’entend souffrir d’aucune entrave et sera prête à tous les compromis, tous les barrages, toutes les castorisations lubrifiées pour garantir qu’il en soit ainsi.
Pour les quelques Français encore naïvement persuadés que la situation pourrait changer, c’est la douche froide. Car la direction prise est limpide pour ceux qui ne refusent pas les faits : l’État n’a plus une thune, et il ne reste que le patrimoine des Français, dodu, pour financer les délires sociétaux et les dettes colossales de la gauche en roue libre.
Autrement dit, pour ceux qui le peuvent, c’est le moment de partir, de fuir même.
Les autres multiplieront les stratégies alternatives de sauvegarde de leur épargne. C’est d’ailleurs ainsi que “des montants énormes d’argent sont en train de quitter la France” au point d’en être “ahurissant” comme en témoigne un gestionnaire de patrimoine qui s’en est ouvert dans les colonnes du Figaro récemment. Apparemment, l’Union européenne a du bon, puisque l’ouverture de comptes au Luxembourg est possible à tel point que “les assureurs luxembourgeois (…) croulent sous les dossiers”.
Au regard de la situation économique, peut-on réellement blâmer ces contribuables de chercher à s’extraire de l’enfer fiscal français ?
Le peut-on vraiment alors que chaque jour, de nouvelles gabegies, de nouvelles dépenses somptuaires parfaitement débiles sont découvertes, que des privilèges et des arrangements coûteux perdurent alors que tout, dans le pays, indique qu’il est maintenant plus que temps de couper dans toutes ces distributions généreuses d’argent gratuit des autres ?
Le peut-on vraiment alors que même la très placide Cour des Comptes aux dents très limées est obligée de noter les hausses implicites et non documentées des prélèvements obligatoires : 17 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires dont les magistrats de la rue Cambon sont incapables de définir la provenance, ou l’actuel ministre de l’Économie (un certain Bruno Le Maire) d’expliquer l’existence dans les budgets à venir…
Le peut-on alors que, justement, le président de cette poussiéreuse institution en est lui aussi réduit à s’alarmer des finances publiques, sans doute à l’instar de ses prédécesseurs mais avec cette fois-ci un accent de crédibilité et d’urgence qu’on ne saurait ignorer qu’à ses dépens ?
Et ce qui est frappant, c’est que ce constat (alarmant, donc) une fois posé, les solutions proposées sont, même à la Cour des Comptes, extraordinairement les mêmes que d’habitude : et si on taxait d’un petit coup sec (derrière la nuque ?) les moutontribuables français, histoire de combler l’un ou l’autre trou budgétaire ? En effet, pour Moscovici, l’actuel président de la Cour qui assure bien n’être pas “un maniaque de la fiscalité”, il ne faudrait pas passer à côté d’une petite taxation supplémentaire, ou, pour le dire comme lui, ne pas “s’interdire le levier fiscal”.
Ceux qui ont de la mémoire de Pierre Moscovici se souviendront de ses (contre-)performances appuyées il y a dix ans qui donnent une saveur particulière à ses affirmations de non-maniaquerie et ses propositions d’utiliser un bon gros levier fiscal, dont le gabarit moyen tourne actuellement autour de 21 milliards d’euros.
Oui, vous l’aurez compris : partout, dans toute la structure de l’État, dans son gouvernement, dans ses administrations et ses institutions, absolument partout dans les esprits qui animent ces corps, ces assemblées, ces commissions et ces cabinets, l’unique voie de salut pour un problème budgétaire passe par l’impôt. Inversement, nulle part et jamais ne sont considérées les propositions visant à sabrer dans les dépenses.
De ce tropisme, de cette obsession fiscale et de ce déni de sobriété provient sans doute la redoutable efficacité de la collecte de l’impôt en France. Car même si les gauchistes (qui en veulent toujours plus) crient sans cesse à l’évasion fiscale ici ou là, tous les rapports mondiaux, tous les indicateurs, benchmarks et autres comparaisons avec le reste du monde s’accordent à dire que la France est l’un des pays où la collecte des taxes, impôts, accises et autres ponctions est la plus efficace.
Cette efficacité a longtemps été un atout. Elle est devenue une malédiction maintenant que l’imposition est à son maximum : il n’y a plus aucune marge de manoeuvre, les Français sont déjà pressurés au maximum. Les besoins supplémentaires sont si gros, la pression si forte qu’on sait déjà que l’écart (lisez “déficit”) budgétaire ne pourra pas être comblé. Et ce “on”, ce sont les Français eux-mêmes, bien sûr, mais aussi leurs financiers.
C’est donc sans surprise qu’on commence à entendre les petits gémissements du FMI (dont on rappellera que les experts se sont récemment déplacés en France) qui enjoint – amicalement pour le moment – les autorités françaises à remettre de l’ordre dans leurs finances tant la situation semble vite se dégrader. Il est vrai que certains signes (sur les entreprises, ou sur l’immobilier par exemple) ne trompent guère : la France ne se dirige vraiment pas vers une croissance réjouissante dans les prochains mois, au contraire.
La mise sous tutelle approcherait-elle si vite que même Bruno, le cador de Bercy, s’inquiète d’un risque de naufrage pour la France ? En tout cas, le fait qu’il planifie pour les prochaines semaines son exfiltration en Suisse – les démentis de son cabinet renforçant encore la solidité de l’information – devrait rassurer tout le monde, n’est-ce pas ?
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