La critique
Marie (Charlotte Rampling) et Jean (Bruno Cremer) passent des vacances paisibles au bord de la Mer. Mais voilà que soudain, Jean va se baigner pendant que Marie bronze au soleil. A son réveil, la femme ne retrouve plus sa moitié : il a disparu. Quelques mois plus tard, cette femme ,qui commence à se faire âgée, a du mal à affronter sa vie solitaire. Jean est toujours porté disparu, il est présumé mort. Les amis de Marie la pousse à se jeter dans les bras d’un homme attentionné qui s’est épris d’elle, Vincent (Jacques Nolot). Mais malgré toute l’affection que lui porte ce dernier, Marie tient à se persuader que Jean est toujours en vie. Pire : elle tombe de plus en plus dans une certaine folie en s’imaginant que son mari vit toujours avec elle. Entre nostalgie, angoisses et moments volés, le portrait d’une femme égarée…
Œuvre dramatique et intimiste par excellence, Sous le sable est avant tout un portrait de femme blessée magnifique offert par François Ozon à une magistrale Charlotte Rampling. Tout le film tourne autour d’elle, n’existe que par elle, ses obsessions, ses menus espoirs et sa quête d’elle-même face à un passé qui s’est imposé de façon trop brutale. Jean est-il vraiment mort ? A-t-il pris la fuite pour recommencer une nouvelle vie loin de Marie ? C’est bien d’un faux suspense dont il s’agit puisque Ozon semble surtout obsédé par son personnage en mal de deuil. Noir, posé, sensuel (la scène avec les mains et les pieds est étourdissante d’érotisme), tragique : Sous le sable est une œuvre de facture classique mais dotée d’un véritable point de vue d’auteur. Un portrait réussi d’une femme qui n’accepte pas le deuil et le terrible cycle de la vie.