La raison est pro-vie, de Matthieu Lavagna

Publié le 24 juin 2024 par Francisrichard @francisrichard

Le nombre d'avortements est très important chaque année en France comme dans le monde et l'on considère cette pratique comme étant de plus en plus anodine, sans vouloir trop se poser de questions.

Alors Matthieu Lavagna pose les questions que d'aucuns écartent d'un revers de main et y répond sans se servir d'arguments religieux, parce que La raison est pro-vie.

Pour ce faire, il part de faits scientifiques, que même des partisans de l'avortement ne nient pas. Certains d'entre eux en tirent d'ailleurs des conséquences inimaginables1.

Il se garde d'attaques ad personam, qui seraient d'ailleurs contre-productives, s'en tient p.ex. aux arguments que la raison permet de trouver à partir de la biologie.

Que dit la biologie?

Que l'embryon/foetus est un être humain, car il est un organisme vivant membre de l'espèce homo sapiens et que dès la fécondation il possède la totalité de son ADN.

Pour ceux qui l'ignoreraient:

  • L'embryon est un être humain en développement depuis sa conception jusqu'au stade où les principaux organes sont formés (c'est-à-dire jusqu'à la 8e semaine de grossesse).
  • Le foetus 2 est un être humain en développement après les 8 premières semaines de grossesse jusqu'à la naissance.

En fait, l'avortement tue directement et volontairement un être humain innocent et n'interrompt pas seulement la grossesse: la césarienne interrompt aussi la grossesse. 

Âmes sensibles s'abstenir: l'auteur décrit par le menu les différentes méthodes d'avortement en fonction des divers stades de grossesse et n'occulte donc rien de la réalité de tels actes.

Le raisonnement qu'il tient est le suivant:

1 - Il est immoral (et il devrait être illégal) de tuer directement et volontairement un être humain innocent.

2 - Or l'avortement tue directement et volontairement un être humain innocent.

Conclusion: Donc l'avortement est immoral (et devrait être illégal). (par 1 et 2). 

L'auteur ne se contente pas de cet argument, il démonte les mauvais arguments aussi bien pro-avortement que pro-vie, puis entame le vrai débat sur ce qu'est l'être prénatal.

L'auteur donne une définition objective de la personne qui n'est pas fonction de la taille, de l'environnement, du degré de dépendance ou bien du niveau de développement:

Une substance individuelle de nature rationnelle 3.

Cette définition s'applique à l'être prénatal, qui a la même dignité intrinsèque que les êtres humains après leur naissance, car il partage avec eux la même nature humaine.

Les arguments, sur la notion de personne, sur les différences, sur l'égale dignité des êtres humains, puis sur le risque de tuer un être innocent, militent contre l'avortement.

Le lecteur intéressé lira avec profit les raisonnements pro-vie que l'auteur développe sur les cas difficiles (viol ou inceste, handicap ou viabilité du bébé, ou mère en danger).

Quant aux catholiques l'auteur rappelle et explique pourquoi ils sont dans l'obligation morale d'être contre l'avortement non seulement à titre individuel, mais à titre général.

Avant de donner le mot de la fin à l'auteur, il convient de rappeler que ce qui est légal n'est pas forcément moral. Un exemple? Pendant longtemps l'esclavage était légal 4...

Comme l'auteur est français, il évoque l'inscription le 8 mars 2024 de l'avortement dans la Constitution française 5 :

Avec la constitutionnalisation de l'IVG, je suis bien conscient que l'abolition de l'avortement n'est pas pour demain, mais cela ne doit pas nous empêcher de lutter au niveau culturel et intellectuel. Même si notre génération 6 ne verra pas l'avortement aboli, nous le faisons pour les générations à venir.

Francis Richard

1 - Ils défendent l'infanticide.

2 - Le mot vient du latin et veut dire portée de petits.

3 - L'être en question doit avoir ses facultés cognitives naturellement ordonnées à la raison.

4 - L'esclavage a été aboli en France le 27 avril 1848.

5 - Voir mon édito du 4 mars 2024.

6 - Matthieu Lavagna a 25 ans.

La raison est pro-vie, Matthieu Lavagna, 280 pages, Artège

Publication commune avec LesObservateurs.ch.