Le roman historique de Philippe Favre et d'Olivier May plonge le lecteur à l'époque du Premier Âge de fer, c'est-à-dire autour de 500 ans avant J-C.
L'héroïne en est une jeune fille, Aruna1. À la suite de la mort d'un échanson à Gamuso2, dont son père est le chef, elle doit le remplacer dans un convoi.
Le magistrat suprême de la cité étrusque de Felzna3 envoie en effet par convoi, à titre de don, à La Princesse celte de Sekuadunon4 un énorme kratère5.
Ce kratère en bronze est destiné à un banquet qui doit avoir lieu dans la ville dont Eponea est la princesse et où des délégations de tout le pays se rendront.
Le voyage ne se déroule pas tranquillement, car le pouvoir d'Eponea, la magala, est contesté, la mort imprévue d'un des deux échansons à Gamuso en atteste.
Pourtant:
Depuis que les femmes gouvernent, au lieu des incessantes luttes de pouvoir entre chefs de clan, c'est une prospérité sans pareille que nous connaissons,
confiera Brixia6 à Aruna.
Les deux échansons, qui connaissent le métier, doivent servir le vin aux convives du banquet et Aruna, disciple du druide Larth, doit l'apprendre en chemin.
Ce récit épique est l'occasion pour les auteurs de ressusciter un monde disparu et ils le font avec beaucoup de science, dont ils instruisent avec détails le lecteur.
Le livre comporte notamment:
- un glossaire de la langue celtique
- la liste des personnages par ville
- une bibliographie
- la liste des lieux
et, en annexes:
- l'itinéraire suivi par le convoi
- les photos du cratère et autres objets d'époque
- la liste des lieux en langue celte et actuellement
Le livre est une mine pour qui s'intéresse aux croyances, aux moeurs, aux armes de cette époque lointaine, bien que proche au regard de la longue histoire de l'humanité.
C'est une épopée, dans le sens qu'il y a des batailles et des héros, des moments sublimes et des moments tragiques, des trahisons et des amitiés, des morts et des vivants.
Un élément donnera matière à réflexion au lecteur, qui, sans l'écriture latine, ne prendrait pas connaissance de cette épopée restituée savamment par les deux auteurs.
Larth, le maître d'Aruna, lui a dit un jour:
Les Grecs et les Rasna7 tracent les signes; nous les Keltoi 8 , nous y refusons. C'est une invention dangereuse car elle met la connaissance accumulée et transmise par des générations de sages à portée de ceux qui ne le sont peut-être pas. Le savoir n'est pas destiné à celui qui veut s'en servir mais à celui est prêt à le servir. C'est pourquoi la seule connaissance qui vaille est celle qui réside à demeure dans votre esprit, pas celle gravée dans le bois, la terre cuite ou la pierre.
Comme le commentent les auteurs: Cette règle imposait l'apprentissage par coeur. Le fait est qu'Aruna a une bonne mémoire et, de plus, ne manque pas d'intuition...
Francis Richard
1 - Son portrait est en couverture du livre
2 - Gamsen (Suisse)
3 - Bologne (Italie)
4 - Vix (France)
5 - Vase antique d'une contenance de 1100 litres et d'un poids de 108 kg, acheminé par un marchand de Tartocladia, Golasecca (Italie)
6 - La bann drui, femme druide, venue de Combero, Bar-sur-Seine (France)
7 - Les Étrusques
8 - Les Celtes
La Princesse celte, Philippe Favre et Olivier May, 312 pages, Favre
N.B.
Pour ceux qui voudraient en savoir davantage, Philippe Favre a créé le site de La Princesse celte...
Livres précédemment chroniqués de Philippe Favre aux éditions Favre:
1352 - Un médecin contre la tyrannie (2014)
Cortex (2016)
Livre précédemment chroniqué d'Olivier May aux Éditions Encre Fraîche:
Djihad Jane (2016)