Secretly Canadian.
michel
R&B/jazz
Si Jasmine Rose Wilson ( 30 ans dans quelques semaines) naît à Washington DC, c'est à Fayetteville ( Caroline de Nord) qu'elle grandit, but the spirit of the big city never left her.
Elle dit avoir baigné dans la musique depuis sa plus tendre enfance. Quand on lui offre un piano, elle se met à composer ses propres chansons, inspirée par Billie Holiday ou Janis Joplin, ses copines la surnomment Little Alicia Keys.
En 2017, sous le nom de Baby Rose, elle réalise une mixtape, baptisée 'From dusk till dawn' qui attire l'attention des producteurs, en 2019, elle est invitée à enregistrer un titre avec Ari Lennox ( 'Self Love' ) sur la compilation 'Revenge of the Dreamers III' .
La même année sort son debut album, ' To myself' , inspiré par une rupture avec son boy-friend de l'époque.
La rondelle se vend, Baby Rose tourne aux States et sur le Vieux Continent.
2020, l'EP 'Golden Hour', confirme le talent du bébé, mais 2020 c'est aussi l'année de la pandémie, sa carrière en souffre.
Un second full album ' Through ang Through' distribué par Secretly Canadian voit le jour en 2023 et la conduit vers les sommets des rhythm'n'blues charts.
2024: parution de l'EP ' Slow Burn' , l'album est produit par le groupe canadien BadBadNotGood ( qui collectionne les awards) , les musiciens accompagnent Jasmine Rose sur les six titres de la plaque.
A propos de BBNG: five solo studio albums, des collaborations diverses, leur mélange de jazz/hip hop/rock instrumental fait l'unanimité!
Tracklist- On My Mind
- Slow Burn
- Caroline ( featuring Mereba)
- Weekness
- It's Alright
- One Last Dance
- Crédits: Written by Jasmine Rose Wilson, Chester Anton Mathias Hansen, Leland Whitty, Alexander Sowinski, and Felix Fox-Pappas
Performed by Baby Rose and BABADNOTGOOD - Recorded by Travis Pavur
Engineered by Travis Pavur
Mixed by Travis Pavur
Mix Assistant: Andy Petr
Mastered by João Carvalho
Mastering Assistant: Bryan Lowe
Produced by BADBADNOTGOOD
BadBadNotGood are Chester Anton Mathias Hansen ( bass)/ Leland Whitty ( guitar, flute) / Alexander Sowinski (drums) / Felix Fox-Pappa s(keys) + Julius Rodriguez ( organ)
Pochette: la photo, esthétique, en noir et blanc (Sylvain Chaussée) dévoile une Baby Rose, plantée dans un décor urbain, et adoptant une figure à la fois grave et songeuse.
Ce qui frappe d'emblée sur le downtempo 'On my mind', un blues aux forts relents gospel/soul, est la voix poignante, mature et veloutée de Miss Rose.
Le morceau est introduit par un orgue liturgique, renvoyant aussi bien vers Ray Charles, que vers Jimmy Smith, un battement régulier de batterie l'accompagne, puis vient la voix, qui peut évoquer Dusty Springfield, un filet de guitare s'immisce dans la mélodie, qui reprend de la vigueur avec le retour de l'orgue, du drumming cadencé et du jeu de basse clairvoyant.
Tous les amateurs de vintage soul ne peuvent que craquer devant la maîtrise déployée par la Baby et ses compagnons.
Le thème de la chanson: les désarrois du coeur, un coeur blessé comme celui de Petula Clark.
Miss Rose s'avère dans l' impossibilité de traduire sa peine par des mots.
Une entrée en matière qui déchire les entrailles.
Le scénario de 'Slow Burn' déploie les mêmes éléments, un tempo lent, une voix rauque, burinée, quelque peu voilée, qui te conduit irrémédiablement en direction des flammes de l'enfer.
Certains critiques n'hésitent pas comparer la collaboration Baby Rose/ Badbadnotgood au partenariat Aretha Franklin/ Muscle Shoals, à l'époque du fameux 'I never loved a man ( the way I love you)', même feeling, même maîtrise vocale et une instrumentation qui te refile la chair de poule.
O K, pas de cuivres chez Badbadnotgood mais l'esprit qu'on retrouvait sur les enregistrements de chez Atlantic est bien là.
Ne pas s'approcher trop près du lecteur de CD, le morceau est brûlant.
Non, Baby Rose n'a pas repris MC Solaar, avec 'Caroline', elle rend hommage à la Caroline du Nord, où elle a vécu. ... Caroline, Caroline, Caroline, Caroline, you gave me peace of mind... répète-t-elle, bien aidée par Marian Mereba , chanteuse de soul/hip hop originaire d'Alabama, dont la voix vient émettre un contraste au phrasé si spécifique de Jasmine Rose Wilson.
Les harmonies, magiques , se baladent sur un fond Americana reluisant, avec une mise en avant de la flûte jouée par Leland Whitty.
Un brin de nostalgie se dégage de cette ballade rêveuse qui lui donne l'occasion de comparer le calme et la sérénité d'un pays où les étoiles brillent au travers des pins, avec le bruit et la fureur qui règnent à Washington.
Baby Rose a -t-elle lu Baudelaire, chez qui la dualité est un thème essentiel?
Sur 'Weekness' ( note le jeu de mots weak est devenu week, car elle passe les jours de la semaine en revue), une guitare plus mordante répond au jeu de basse rebondi, la plage dépeint, encore, les aléas d'une relation amoureuse.
La voix, implorante après un bridge instrumental, peut évoquer Amy Winehouse, en vue du terme, de quelques coups de baguette appuyés, Alexander, incite ses compagnons à reprendre le fil, là où Baby Rose l'avait momentanément abandonné pour chialer.
Il fallait un upbeat track, ce sera le groovy 'It's alright' , le batteur imprime un rythme leste, guitare, tantôt en mode funk, tantôt pointilliste, et sexy basslines, comme à la grande époque de Prince ( Lovesexy) soutiennent le chant, parfois heurté, de Jasmine Rose et transforment la plage en dancetrack asymétrique.
La dernière, ' One last dance' n'est pas aussi romantique que ' Save the last dance for me ' des Drifters, pas de doo wop, mais une ballade saisissante qui pourrait bien devenir le slow de l'été si les radios cessaient de programmer des niaiseries formatées.
Un gars commentait le morceau en ces termes: " Chills...medicine for the heartbreak".
On partage son avis, Dr Love, c'est fini, plus question de lui laisser des centaines d'Euros pour écouter ses conseils de merde, désormais on se branche sur Baby Rose!
Elle sera au Paradiso ( Amsterdam) en septembre, pourquoi pas au Barbe ou au Chaland qui Passe?