Magazine Concerts & Festivals

Album - Blast Candy – Future Drone Killer

Publié le 04 juillet 2024 par Concerts-Review

BLAST CANDY - LP "Future Drone Killer" 2024

Blast Candy? Qu'en dis-tu? Tu connais pas?
On s'en fout, un proverbe (si, si!) nous encourage subtilement à en parler 'c'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule'.
Candy, ça me rappelle le sucre ou un magnifique titre de Bruce Springsteen.
Une série d'animation adapte, avant 1980, un manga qui avait choisi ce prénom doublé dans son intitulé.

En décembre 2020, le premier album 'Blast Candy' impressionne drôlement Michel : "Ce premier album, c'est de la bombe, les enfants!".
Je ne vais pas reprendre la bio (logie) du groupe méticuleusement détaillée à l'époque dans l'article ici .

Rappelons simplement les cartes d'identité :
Chanteuse : Mirabelle Wassef aka MIRA-VICTORIA
Batterie : Thibaut Brandalise
Basse : Cedryck Santens
et redistribuons la guitare, prise en main, cette fois, par Caetano Malta ( Flavia Coelho, Lucas Santana ...).

Florian Pellissier, un gars qui fréquente Iggy POP (avec Brandalise dans le side-band de l'iguane depuis 2019), leur donne un coup de main pour les compos et la réalisation.
Pour compléter, Laurent Deboigisson au son, ça sonne comme une évidence...

Le caractère?
Y'en a : on cite Lydia Lunch, Nina Hagen, les Femens ou les Riot Grrls, on ira jusqu'aux Slits, des filles qui en ont...

Oui du look aussi, l'anti-candide Mira/Victoria en a, y'a qu'à regarder sous la pochette provocante présentant un gros ventre proche du dénouement.
C'est mioche, surtout avec 'Future drone killer' peint en rose criard (le rond du 'I' plein nombril) sur le dôme qui retient le T-shirt 'Never Mind the Bollocks, here's the SEX PISTOLS' (un manifeste libertaire!).
Nos jeunes traduiraient la première partie par 'On s'en bat les c(ouilles)' aussi trash et classe que les couleurs flashy rose et jaune de l'artwork.

Tu vois ça et déjà tu fantasmes sur le cru du contenu (pas le ventre hein, le disque!) subodoré : 'Rien à foutre du 'qu'en dira-t-on', l'artiste est cash!'.
Non papy, Blast Candy ne joue pas à cache-cache. Il dit les choses... haut et fort pour que t'entendes bien! Sympa non?

On commence par le début avec ' Future Drone Killer' qui ressemble à un décollage ou un accouchement, ou les deux, au choix!
Bruit d'envol de drone. Voix robotique répétitive devant une guitare saturée et v(r)om(b)issante sur un rythme répétitif jusqu'à la lie (ou l'hallali dans un souffle).
Le symbole de la surveillance est abattu!

' Bad girl' s'entonne en voix parlée et désenchantée ('La sorcière' de l'anticlérical Jules Michelet) sur des chœurs tel un rituel au rythme martial.
La trame se poursuit par un chant lancinant, passant ensuite à l'anglais après un balbutiement instrumental. La gratte pique le gros cul de basse/batterie jusqu'à l'écrasement final.

' Briser le silence' marque par son riff tournoyant autour de textes forts de mots mais pas de ton (hommage à Audre Lorde, poétesse féministe américaine dans les années 70 principalement).
La batterie, chaotique, perd la basse et renforce le fond, où un sifflement persistant harcèle l'ouïe.

' Clock ticking bomb' s'embarque sur un riff arachnéen, accompagné d'un groove de tambour en chaloupé de Salsa (bonne recette!).
Menaçante, la composition s'échappe alors sur une espèce de dub post punk explosif puis alterne son latin. Sur un break, on perçoit une voix d'enfant.
Le morceau évoque la révolte, ou the 'R(r)iot' comme savaient si bien le hurler les Clash, adeptes du 'Combat rock'.

Une guitare flottante tapisse ' Darkroom', une drôle de ballade à la voix enjôleuse et faussement naïve.
L'instrument trace une belle mélodie s'engageant même sur un sol(o) aventureux. Le contrepied figure dans la panoplie de Blast Candy...

' La fille à roulette', complètement allumé, fait penser aux grandes heures de Thiéfaine, autorisé à délirer sur la 'Vierge au Dodge 51'.
Introduit par une guitare à vapeur, poussée par une percussion ferroviaire, ce titre libère une poésie surréaliste. La voix, doublée, pourrait même sortir de la bouche de Chantal Goya ('un lapin a tué un chasseur').
La conclusion, où la tension monte crescendo, débouche sur un épilogue dément et ça roule!

' At my front door' débute par un son à l'envers et un riff saturé, ronflant dans un cercle vicieux.
Le chant, parfois hautain, fait preuve de beaucoup de force en abordant des relations toxiques.
Une guitare à distorsion tire des larmes de cette emprise. Le morceau s'achève sur un ton très rock.

Les cordes vibrent, à nouveau, sur un roulis grondant. Le chant de ' Black mermaid' s'exprime de façon solennelle.
La cadence, en balancement, accepte la valse. Le morceau s'éteint dans un noir profond ('Kill'em now').

Le titre suivant ' Violence d'Etat' accumule les dénonciations. Très engagé, il accuse avec une insolence qui résonne dans le contexte politique actuel.
La guitare semble trainer sa lourde peine, rouée de coups sourds que l'on entend bien. Le chant, enragé, ne mâche pas ses mots, et encourage la loi du Talion.

On retrouve un dossier à charge, aussi long que pesant, sur le coda ' Victimologie', cloué au pilori dans une ambiance punk mortelle.

Tu cherches une personnalité forte et originale? Mirabelle, la rebelle, se pose là avec un registre versatile, capable de caresses autant que de morsures.
La musique, troublante, puise dans un post punk épique et déchirant, s'évadant parfois en émotions chimériques.
Un album captivant et sans concession, (réalisé impulsivement en un jour) qui s'impose telle une œuvre d'art cathartique.
1-Future Drone Killer
2-Bad girl
3-Briser le silence
4-Clock ticking bomb
5-Darkroom
6-La fille à roulette
7-At my front door
8-Black mermaid
9-Violence d'Etat
10-Victimologie

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Concerts-Review 35011 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte