Critique Ciné : Le Champion (2024, Netflix)

Le Champion // De Carlos Therón. Avec Dani Rovira, Swit Eme et Pablo Chiapella.

Le Champion, disponible sur Netflix, est un film espagnol de 2024 qui, bien que plein de bonnes intentions, ne parvient pas totalement à atteindre son potentiel. J'ai toujours aimé les films parlant de football, peut-être car j'ai un amour profond pour ce sport que j'ai pratiqué six ans quand j'étais plus jeune, alors quand j'ai vu que ce film était sorti, je me suis un peu jeté dessus. Ce drame sportif s'inscrit dans une longue tradition de films qui explorent la résilience et la rédemption, sans pour autant réinventer la roue. Néanmoins, malgré ses faiblesses, il reste un film sympathique et captivant jusqu'à une fin malheureuse qui laisse le spectateur sur sa faim. Le Champion aconte l'histoire de Diego, une star du football jouant pour l'Atlético Madrid. Contrairement à ce que l'on pourrait attendre, le film n'est pas réellement centré sur le sport.

Un crack du foot au tempérament explosif est mis sur la touche après une bagarre. Il se retrouve alors sous la tutelle d'un professeur solitaire qui va l'aider à dompter ses peurs.

En effet, les éléments liés au football, qu'il s'agisse des affaires sportives ou des scènes de match, sont parmi les plus faibles du film. Cela dit, l'intrigue principale se concentre sur le développement personnel de Diego, un jeune homme talentueux mais égocentrique, en quête de rédemption et de sens dans sa vie. Diego, adoré par les fans mais détesté par ses coéquipiers, est un joueur talentueux mais égoïste. Sa carrière est mise en péril lorsqu'il est suspendu pour plusieurs matchs après avoir agressé un autre joueur. Ce comportement impulsif est le résultat de plusieurs facteurs, notamment sa relation conflictuelle avec son père autoritaire, Tito, et une dyslexie non diagnostiquée. C'est ici qu'Alex entre en scène. Cet universitaire calme et réfléchi est chargé d'aider Diego à gérer sa colère pour ne pas compromettre son avenir.

Alex découvre rapidement que Diego est dyslexique mais possède une compréhension presque géniale des schémas, des tactiques et de la stratégie. Grâce à Alex, Diego commence à découvrir son véritable potentiel, tout en aidant Alex à affronter ses propres angoisses et problèmes personnels. La dynamique entre Diego et Alex rappelle inévitablement celle de Good Will Hunting, bien que sans les moments emblématiques de ce dernier. Dani Rovira et Marcel Serrano, qui interprètent respectivement Alex et Diego, livrent des performances convaincantes, rendant leur relation intrigante. Cependant, le film manque des moments de profondeur émotionnelle qui auraient pu le rendre mémorable. Passons maintenant au coeur de l'histoire et à la fin de Le Champion. Malheureusement, le film tente d'éviter une conclusion évidente et clichée, mais finit par aller trop loin, aboutissant à une conclusion bancale qui manque de résolution et de satisfaction émotionnelle.

Après le travail d'Alex avec Diego, Tito devient mécontent de voir son fils devenir indépendant. Pour garder le contrôle, Tito organise un transfert de Diego à Manchester City sans le consulter, avec l'aide de Juanma. Diego, confus et en colère, se blesse en s'en prenant à Alex, mettant en péril sa carrière. Alex, connaissant le rêve de Diego de rester à l'Atlético Madrid, défie Tito et Juanma en se rendant au stade pendant un match de l'Atlético. Dans une scène peu crédible, Alex crie des gradins et Diego l'entend depuis le banc, ce qui le pousse à exiger de jouer malgré sa blessure. Un corticoïde pour endormir la douleur lui permet de jouer, bien que cela risque d'aggraver sa blessure et de compromettre le transfert à Manchester City. Diego finit par aider son équipe à égaliser, mais au détriment de sa santé. Un chant "Diego n'est pas à vendre" initié par Alex dans les gradins informe Diego du complot du transfert.

Juanma, dans un retournement de situation abrupt, ignore un appel des dirigeants de City, laissant entendre qu'il permet délibérément au transfert d'échouer. Le film se termine sur Diego s'apprêtant à tirer un penalty décisif, sans que le spectateur ne sache s'il marque ou non. On ne voit que l'expression de Diego, enfin en paix avec lui-même, contrastant avec la mienne, riant des effets visuels évidents des scènes de match. Le Champion est un drame sportif correct, porté par des performances assez sympathiques et une relation centrale attachante. Malheureusement, une fin mal conçue et exagérée vient saper une grande partie du bon travail accompli auparavant. Malgré tout, le film mérite d'être vu pour ses moments sincères et ses bonnes intentions. Si vous cherchez un film de rédemption avec une touche sportive, Le Champion pourrait bien vous séduire, à condition d'accepter une fin qui laisse à désirer.

Note : 4/10. En bref, c'est trop maigre pour arriver à être à la hauteur. Surtout pour un récit cousu de fil blanc déjà vu. Dommage car la relation centrale (et les deux acteurs) est intéressante et réussie.

Sorti le 12 juillet 2024 sur Netflix