Élections législatives 2024 : le choix du président de l’Assemblée ce jeudi, un tournant crucial pour Matignon

Pourquoi le vote de cette année revêt une importance capitale ?

Dans une lettre adressée aux Français, Emmanuel Macron a mis en exergue qu'aucun camp n'avait remporté les législatives de façon décisive. Il a appelé à " construire une majorité solide " capable de résister à une motion de censure. Cette élection se révèle donc cruciale pour l'avenir politique du pays.

Les premiers indices dès jeudi

Les résultats de l'élection de jeudi fourniront des premiers éléments de réponse. Le président de l'Assemblée sera élu par les députés. Un participant à une réunion à l'Élysée a déclaré que " si le Nouveau Front populaire (NFP) récupère le perchoir, cela montre qu'il peut gouverner ". Ce vote sera donc une " première clarification " pour la formation du gouvernement. En cas d'échec du NFP, le président pourrait refuser de nommer un Premier ministre de gauche.

L'unité de la gauche en question

Antoine Léaument, député insoumis, a affirmé : " Monsieur Macron nous met au défi, insinuant qu'une majorité se formerait par ce vote pour le perchoir, et que de cela découlerait le Premier ministre. " Il a donc appelé à une candidature unique à gauche. Arthur Delaporte, député PS, a ajouté : " Ayons la sagesse des vieilles troupes et restons unis. " Les insoumis pourraient céder la place à une personnalité plus consensuelle comme l'écologiste Cyrielle Chatelain, le socialiste Boris Vallaud ou le communiste André Chassaigne.

Le camp présidentiel va-t-il se tourner vers la droite ?

Bien que battu par la gauche aux législatives, le camp macroniste n'envisage pas de céder. Leur stratégie consiste à s'allier avec la droite pour devancer le NFP et l'empêcher d'obtenir le perchoir et éventuellement Matignon. Un député LR, sous couvert d'anonymat, a confié à l'AFP : " Je pense qu'on va trouver un accord avec Yaël Braun-Pivet pour bloquer la gauche. "

Cependant, Yaël Braun-Pivet ne fait pas l'unanimité. La députée LR Annie Genevard et le centriste Charles de Courson sont déjà candidats. Les alliés et MoDem envisagent également de proposer leur propre candidature.

Des négociations avec le RN ?

Les 143 députés RN pourraient faire pencher la balance. En échange de leur soutien, le RN vise des postes clés comme les vice-présidences ou la Commission des finances. Antoine Léaument a accusé Yaël Braun-Pivet de négocier secrètement avec le RN, ce qu'elle a démenti.

Les présidents des groupes du NFP ont appelé les partis du " bloc central " à une rencontre pour exclure le RN des postes importants à l'Assemblée. Cette alliance pourrait s'avérer déterminante pour l'avenir politique du pays.

Hector M.

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