Greenpeace sous les tropiques ?

Publié le 24 août 2008 par Sophie @missecolo

Mais ou sont donc passées les organisations internationales ? Celles qui revendiquent la préservation de la faune sauvage et de son habitat ?

Ce coup-ci, j'en ai après Greenpeace. J'ai découvert récemment sa campagne en Espagne dénonçant la dégradation du littoral menacé par l'urbanisation. Même si je n'ai pas envie de me mettre les espagnols à dos et contester la beauté de l'Andalousie, je me demande pourquoi Greenpeace ne se tourne pas plutôt vers les côtes tropicales de plus en plus ravagées par l'industrie touristique.

De l'autre coté de l'Atlantique, forêts et mangroves disparaissent. Les côtes d'Amérique Centrale sont riches en biodiversité (primates, félins, reptiles, ...) mais pour combien de temps encore ? Les amphibiens sont gravement menacés par le réchauffement climatique et la dévastation de leur habitat. Des zones entières sont rasées puis asséchées pour faire place à des complexes touritiques. Il y a peu, lors d'une conférence internationale au Brésil, 700 experts alertaient sur le danger de dégrader les zones humides :

"Ces "bombes" que redoutent les scientifiques sont tout simplement les zones humides de la planète, telles que les marais, que les activités humaines dégradent à vive allure. Drainages, remblaiements, plantations dévastent ces régions fragiles, qui risquent de libérer des grandes quantités de gaz à effets de serre, accélérant ainsi le réchauffement de la planète." source

Au Mexique, des forêts entières ont disparu au détriment de villes pour touristes. La côte panaméenne est aussi en proie aux investisseurs étrangers. L'industrie touristique est la bête noire des environnementalistes et associations locales. Dégradations de l'environnement, pollutions, manque d'eau potable, expropriations sont l'actualité des populations locales. Les zones tropicales fragiles sont bitumées, contaminées et polluées par cette industrie sous le regard complice des gouvernements qui vont même jusqu'à changer des lois de protection environnementale pour permettre l'invasion.

Pourquoi ce coup de gueule ? Parce qu'ici au Costa Rica, la riche biodiversité n'est pas épargnée par l'industrie touristique. Condominiums, villas de luxe, golfs, hotels poussent comme de la mauvaise herbe et personne ne se préoccupe des dégradations environnementales occasionnées. 21 marinas sont prévues dans tout le pays. Récemment, Greenpeace a dû démentir sa collaboration au projet de construction d'une marina dans le village de Puerto Viejo (un faux atout dont la Municipalité se servait pour faire avaler sa marina aux habitants du village). Greenpeace connaît les dégradations dont souffre le pays mais l'Andalousie semble avoir plus de chance... Quant au WWF, il se contente de participer aux programmes de protection des tortues marines qui devront bientôt surfer entre les yatchs pour finir perturbées par les lumières des infrastructures sur la côte.

Je n'arrive pas à me faire à l'idée que cette magnifique côte où je vis, ressemblera un jour à ce désastre occidental que

Greenpeace tente de ...

préserver ?

Le Costa Rica en voit de toutes les étoiles

Honduras : l'indécent "Micos Beach & Golf Resort"

Impact du développement urbain et industriel sur l'environnement - Cancun

Actualité latine (en espagnol) :

La Verdad del Sureste - Depredación criminal

Amenazan hoteles reserva de la biosfera - Mexico

Alertan por obras en zona de manglares

Save River Maya

Investigan destrucción ambiental y corrupción en Playa Barqueta - Panamá

Aguas negras amenazan con destruir playas guanacastecas - Costa Rica

Los secretos y la contaminación de Papagayo - Costa Rica

Bahía de Tela : Honduras y el avance del Plan Puebla Panamá

Salvemos las Islas y Costas de Panamá

Mexico-turismo-responsable : denuncias

un site incontournable qui dénonce le comportement de l'industrie touristique

comme le cas de la transnationale espagnole Globalia qui a l'intention de

construire un hôtel sur un site archéologique protégé de Cozumel au

Mexique (les aberrations ne manquent pas)

Playas del Coco

la métamorphose d'un village de pêcheurs aujourd'hui employés pour

nettoyer les villas et condominiums de ceux qui ont achetés leurs terres

et leurs espérances.

 

Image 1 : Canal de Moin qui rejoint Tortuguero, Costa Rica

Image 2 : projet touristique sur le canal de Moin (condominium, marina, villas)