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Le Démon de la colline aux loups de Dimitri Rouchon-Borie

Par Etcetera
Démon colline loups Dimitri Rouchon-BorieCouverture chez Le Tripode

J’ai lu ce roman pour mon cercle de lecture, contente à l’idée de découvrir un jeune écrivain contemporain et son premier roman, récent, qui a été encensé par la critique et qui a remporté de nombreux prix. 

Note Pratique sur le livre 

Éditeur : Le Tripode 
Année de publication : 2021
Nombre de pages : 192

Note sur l’auteur

Dimitri Rouchon-Borie est né en 1977 à Nantes. Il est journaliste spécialisé dans la chronique judiciaire et le fait divers. Il est l’auteur de Au tribunal, chroniques judiciaires (La Manufacture de livres, 2018). Il est l’auteur au Tripode de Le Démon de la Colline aux Loups (lauréat de nombreux prix, dont le Prix des Inrockuptibles et le Prix Première de la RTBF, 2021), Ritournelle (2021), Fariboles (2022) et Le Chien des étoiles (2023).
(Source : Site de l’éditeur)

Quatrième de Couverture

Depuis sa publication en 2021, Le Démon de la colline aux loups ne cesse de stupéfier les lecteurs. Le livre raconte le destin d’un homme condamné par le sort, enfermé en prison et en quête d’un chemin pour retrouver la lumière. Écrit dans une langue extraordinaire, ce roman est lauréat de nombreux prix dont le Prix du premier roman des Inrockuptibles, le prix Première de la RTBF, le Prix des libraires Payot, le prix Emmanuel-Roblès et le prix [du métro] Goncourt.

Mon Avis 

Bien que ce roman ne soit pas un polar, il y a une noirceur, une tension, un climat de violence et de danger qui pourraient y faire penser. 
L’écrivain est français mais son livre évoque très clairement la littérature américaine : les personnages ont tous des noms anglo-saxons – le héros s’appelle Duke – et le fonctionnement de la justice, le déroulement des procédures, m’a paru faire également penser aux États-Unis. 
Pour cette raison on a l’impression de lire un pastiche de roman américain, mais avec une écriture plus inventive et peut-être plus expressive que s’il s’agissait d’une traduction de l’américain. 
L’idée qui sous-tend l’ensemble du livre est celle de la propagation inévitable de la violence : l’enfant a été maltraité et abusé dès son plus jeune âge donc « le démon » est entré en lui et il ne pourra pas s’empêcher d’exprimer cette part destructrice et mauvaise, plus tard, quand il sera adulte. Ce n’est pas du tout une idée originale, elle est même un peu cliché, mais l’auteur parvient à l’illustrer de façon convaincante et avec une certaine émotion. 
J’ai lu que l’auteur était journaliste, spécialiste des chroniques judiciaires et des faits divers, et effectivement on s’en douterait en lisant ce roman, qui a l’air très documenté et précis sur ce plan – tout ce qui concerne les procès, en particulier, semble vraiment réaliste et vraisemblable – mais ce n’est pas l’aspect le plus intéressant du livre.
L’écriture est basée sur le langage parlé, mais très travaillée, avec un côté juvénile et parfois enfantin, qui recèle tantôt de la beauté, un pouvoir de suggestion, tantôt des facilités et des procédés qui peuvent agacer le lecteur. 
J’ai surtout apprécié les pages consacrées à la nature (la forêt, la mer : seulement quelques pages au milieu du livre) et me suis sentie moins concernée par les aventures violentes, les histoires de procès, les considérations sur le bien et le mal. 
C’est donc un roman que j’ai pu lire jusqu’au bout sans trop me forcer mais pour autant je n’ai pas été très emballée et je ne sais pas trop ce que ça m’a apporté, dans le fond, car la dureté et la violence sont vraiment les deux caractéristiques majeures de cette histoire. 

Un Extrait page 111

Un soir j’ai senti l’air changer et je vous jure que tout était dans mon nez mon intelligence était olfactive et mon instinct aussi. J’avais dormi où je pouvais et je n’avais croisé personne la nuit des chiens hurlaient et ma compagnie c’étaient ces bruits faisant des mystères dans le noir mais je disais à la nuit tu ne me feras pas peur j’ai plus noir que toi dans mon enfance. 

Un soir j’ai senti l’air changer et mes narines piquaient et la lumière était différente aussi comme si elle devenait plus fine, plus belle et c’était comme passer du monde du verre au monde du diamant. Je suis arrivé en haut d’une falaise et soudain au loin il y avait la mer je suis tombé à genoux en disant c’est pas possible ce que c’est beau. C’était immense et ça bougeait et c’est naturel pour tout le monde mais merde pour moi c’était de la magie pure une chose qui allait et venait et la mer c’était des kilomètres en mouvement d’une eau avec un bruit immense comme si nos origines nous parlaient la langue d’autrefois. Mon nez s’affolait et les odeurs étaient puissantes et tenaces et le vent me fouettait je n’étais rien quand les vagues heurtaient les roches ça faisait une écume fantastique. La mer accomplissait chaque seconde mon rêve de rébellion de puissance de force et de liberté. (…) 


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