d'Hervé Le CorreRoman - 400 pages
Editions Rivages Noir - janvier 2024
A la fin du XXIe siècle, un jeune couple vient d'accueillir son premier enfant, alors même qu'autour d'eux rien ne va plus et tout laisse à perdre foi en l'avenir. Le réseau électrique est anéanti, les émeutes se multiplient, les pillages sont fréquents. C'est alors que le père quitte la maison et ne revient pas...
C'est vrai, la pandémie de Covid-19 a ravivé l'intérêt pour les scénarii d'apocalypse. Ces romans de fin du monde, de fin d'un monde, de fin de notre monde connu, revêtent à la fois un rôle de fiction mais aussi donnent à réfléchir sur non pas des dystopies lunaires, des imaginaires improbables, mais bien sur des anticipations de futurs possibles.
Extrait :
"Un peu plus loin, seul au milieu de ce qui avait été une clairière, l’arbre surgissait dans le jour naissant, soulevé par la lumière de l’aube. Le garçon s’arrêtait toujours pour le regarder, rassuré par sa force intacte. C’était un chêne immense, plusieurs fois centenaire, dont le feuillage épais, plein de cachettes obscures dans lesquelles il aimait venir s’asseoir, tremblait au vent. Les incendies ne l’avaient même pas frôlé, le contournant, l’encerclant, sans y laisser aucun stigmate."
J'ai aimé l'écriture de ce livre, ses passages certes sombres, vertigineux, mais aussi parfois lumineux et humains. On suit cette petite famille, mais aussi, séparés par plusieurs générations et des luttes et des barbaries qui se transmettent de mère en fille, des personnes qui fuient, qui s'associent ou s'évitent, qui respirent encore pour leur survie dans un monde apocalyptique.
Il n'est pas toujours aisé de faire le lien entre les époques, les personnages et leurs interactions. Cela m'a rendu la lecture un peu laborieuse.
A noter que le titre du livre s'inspire de François Villon :
"Frères humains qui après nous vivez, N'ayez les cœurs contre nous endurcis »
