Critique de Furie, de Leonor Oberson, vue le 8 juillet 2024 à l’Artéphile
Avec Leonor Oberson,
J’ai longtemps méprisé la F1 et la partie la plus écolo de moi (et elle prend de la place) continue d’essayer de le faire. Mais comme beaucoup, j’ai regardé Formula 1 sur Netflix et j’ai été happée par ce monde fou qui semble suivre les règles d’un autre univers. Un monde qui ne connaît pas la gravité. Un monde qui fait fi de la finitude. Un monde hors du monde. Alors voilà, si on arrive à réunir le théâtre et la F1 – c’est rare – moi aussi je veux y goûter.
Parce qu’il y a quelque chose de très théâtral, dans la F1. Ou du moins dans les émotions qui sont liées à ce sport. Il y a une question de vie ou de mort. C’est un sport dans lequel on peut tout laisser derrière soi. Dans lequel seul l’instant compte. Il y a quelque chose d’éphémère. Il y a une nécessité, une urgence. Il y a l’ivresse de se jeter dans le vide. De se sentir plus vivant que jamais. Ces sensations peuvent tout à fait faire sens sur scène.
Mais ce n’est pas tout à fait ce à quoi je m’attendais. J’espérais sans doute plus de F1, de rapport au risque, à la mort. Et la fiction nous entraîne autre part. C’est un prétexte pour un seul en scène un peu plus grand que la seule F1. Leonor Oberson laisse parler son imagination pour inventer un monde autour. C’est une femme dans un monde d’hommes. C’est une femme dans un monde où la compétition est reine. C’est une marche sous pression. C’est très bien fait, c’est une performance dans laquelle on retrouve une forme d’urgence et de vitesse, on est complètement nourri théâtralement, mais je reste un peu sur ma faim concernant la F1. Mince, j’ai vraiment dit cette phrase ?
J’ai peut-être un peu trop confondu Furie et Formula 1.