Résumé : June Hayward et Athena Liu ont étudié ensemble à Yale, ont déménagé à Washington après avoir obtenu leur diplôme et sont toutes les deux écrivaines, mais les similitudes s’arrêtent là. Athena est une étoile montante de la littérature, et June n’est personne. Après tout, qui s’intéresse de nos jours aux histoires d’une fille blanche aussi banale qu’elle ? Lorsqu’elle assiste à la mort d’Athena dans un accident invraisemblable, June agit donc sans réfléchir et vole le manuscrit que son amie et rivale vient de terminer – un roman sur les contributions méconnues du corps des travailleurs chinois pendant la Première Guerre mondiale.
Et si June corrigeait le récit et l’envoyait à son agent comme s’il s’agissait de son propre travail ? Et si elle adoptait le nom de Juniper Song et jouait sur l’ambigui¨té de son origine ethnique ? Quelle qu’en soit l’autrice, ce morceau d’histoire ne mérite-t-il pas d’être raconté ? Mais June ne peut échapper à l’ombre d’Athena, et des révélations menacent de faire s’écrouler son succès volé.
Jusqu’où sera-t-elle prête à aller pour protéger son secret ?
Avis : June voit son amie Athena mourir, et si le choc est présent, elle a quand même eu le temps de lui soutirer son manuscrit. Au début elle décide de juste le réécrire en mémoire d’Athena, mais très vite les choses lui échappent, et ce manuscrit volé devient le sien, selon June. Et elle est bien décidée à garder sa nouvelle place d’autrice reconnue, mais jusqu’où ira-t-elle pour garder son secret ?
Quelle livre tordu. June est raciste, elle se trouve des excuses, elle ne se rend pas compte de ses privilèges de Blanche et est persuadée que c’est parce qu’Athena était Sino-Américaine qu’elle avait du succès. Alors qu’on sait combien il est difficile pour les personnes non blanches de se faire une place dans l’édition. June est très douée pour se mentir et mentir au monde entier. Et la façon dont elle va taillader dans l’œuvre de son amie pour rendre les Blancs un peu moins racistes et les Chinois un peu plus « barbares » est assez choquante. Chaque phrase je pétais un plomb, et quand je pensais que June ne pouvait pas plus s’enfoncer, elle le faisait. Elle avait des propos atroces.
Athena était loin d’être un ange, c’était une femme qui se servait du malheur des autres pour écrire, et elle était hypocrite. June la jalousait beaucoup et ne l’aimait pas vraiment. Quand à June, elle est certes détestable mais avait aussi des côtés qu’on pouvait comprendre. Son acharnement avec l’écriture, cette envie de vivre de ses romans, ça je pouvais le saisir, son amour des mots, cette impression qu’une petite vie banale la détruirait. Donc par certains côté June était attachante, mais il est impossible de cautionner ce qu’elle fait et ses propos.
L’autrice écrit très très bien, elle instille à son récit le racisme de June et des Blancs en général, elle le dénonce de façon subtile et bien faites, dérangeante aussi par moment. Elle dénonce le harcèlement également. J’ai détesté l’éditrice de June et de façon générale son entourage. Finalement, elle et Athena étaient des femmes très seules. Mal entourée.
C’était une lecture sympathique, j’ai eu un coup de mou vers le milieu, mais à la fin tout s’accélère et même si j’avais deviné le final, j’ai quand même beaucoup aimé.
éé