En 1990 sortait Violator, probablement LE disque le plus emblématique alors de Depeche Mode. Près de 30 années plus tard, sa place incontournable dans la discographie du quatuor anglais, qui est encore à ce jour leur disque le plus vendu et le plus souvent cité par les fans et les simples amateurs, et avec les deux plus gros tubes – en 2024, « Personal Jesus » et « Enjoy the silence » sont assurément les chansons les plus immédiatement reconnues par le grand public.
Et justement, François-Emmanuel Trapes débute son propos, avant les neuf chapitres consacrés chacun à l’une des neuf chansons, notamment par une explicitation de l’importance des deux singles précédemment cités. Oui, ainsi conçu, son ouvrage met en évidence le poids au sein de l’album mais aussi de la discographie et dès lors des setlists en live de ce groupe apparu en 1981 avec leur cultissime premier album Speak & Spell.
Par ailleurs, comme c’est le cas dans quelques grands groupes, le duo Dave Gahan – chanteur ô combien charismatique, et parfois musicien – et Martin Gore – musicien et compositeur magique, régulièrement chanteur – est lui aussi dévoilé tant leur complémentarité duelle semble être à la fois le noyau, l’âme et le corps de Depeche Mode – ou, un yin yang essentiel !
Ensuite, le rôle de Flood à la production et de François Kevorkian au mixage est lui aussi mis en avant. Au beau milieu de tout cela, Alan Wilder, qui ne quittera le groupe qu’après le suivant album Songs Of Faith And Devotion, se révèle effectivement lui aussi avoir un rôle prédominant dans la musique de Depeche Mode – et l’on comprend d’autant plus que tout fan regrette et regrettera toujours amèrement son départ.
L’homme de l’ombre Andy Fletcher – désormais aux côtés des anges – est rarement cité, une seule fois si je ne me trompe pas. C’est donc le seul talon d’Achille de cet ouvrage : un peu comme ailleurs, on n’apprend (quasiment) rien sur le rôle, a fortiori tout sauf anecdotique, d’un artiste qui est parti trop tôt.
(in Heepro Music, le 07/07/2024)
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