De nouveaux outils « Big Brother » permettent aux employeurs d'attraper plus facilement les travailleurs qui simulent une activité informatique

De nouveaux outils permettent de repérer plus facilement les travailleurs qui simulent une activité informatique

Pourquoi est-ce important: Le télétravail étant devenu monnaie courante, de nombreuses entreprises craignent que leurs employés en déplacement soient moins productifs. Certaines ont mis en place des systèmes de surveillance pour repérer les travailleurs en retard, mais les employés ont rapidement trouvé des moyens de contourner cette surveillance. Une nouvelle génération d’outils est sur le marché, et il est beaucoup plus difficile de les tromper.

Il y a quelques mois, Wells Fargo a licencié plus d'une douzaine d'employés à la suite d'une enquête interne qui a identifié une « simulation d'activité au clavier » pour créer l'apparence d'un travail actif. Wells Fargo a refusé de dire précisément comment elle avait détecté l'activité suspecte, ce qui a donné lieu à des spéculations sur Reddit et d'autres forums en ligne. Les détails sur l'événement étaient rares – on ne sait même pas si ces employés travaillaient à distance. Cependant, on peut supposer que Wells Fargo a utilisé un système de surveillance des employés pour identifier les fainéants.

Les systèmes de surveillance électronique des employés sont devenus presque monnaie courante dans les entreprises après la pandémie. Gartner note que près de 50 % des entreprises ont déclaré les avoir utilisés l’année dernière. Bon nombre de ces systèmes se concentraient sur la collecte de données provenant de diverses sources, telles que les communications électroniques, la présence sur les réseaux sociaux, les données de localisation et les applications de productivité. En général, ces technologies détectent le temps passé sur les tâches en surveillant les connexions, en suivant l’activité de la souris et du clavier et en comparant avec une base de référence.

Le Wall Street Journal souligne qu'une nouvelle génération de logiciels de surveillance est arrivée sur le marché avec des fonctionnalités beaucoup plus sophistiquées. Ces outils utilisent l'apprentissage automatique pour identifier les pressions répétitives du curseur ou les schémas irréguliers dans l'activité informatique d'un employé. D'autres peuvent extraire des images d'écran pour vérifier si l'activité de l'écran change lorsque la souris se déplace.

Les souris à trémousser sont une pratique courante. Ces dispositifs sont très facilement détectés. Même un logiciel de surveillance rudimentaire peut identifier quand des périphériques USB non autorisés, comme des souris à trémousser physiques, sont connectés aux ordinateurs de l'entreprise. Si l'entreprise a pour politique de ne pas installer d'équipements extérieurs, cela peut entraîner des mesures disciplinaires.

Ces nouveaux systèmes de détection sont toutefois bien plus avancés. Ilya Kleyman, responsable de la croissance chez Teramind, affirme que les algorithmes de l'entreprise peuvent facilement repérer les modèles créés par les outils conçus pour imiter le travail.

« Cela ne ressemblera pas à l'activité normale du curseur d'une souris humaine qui consiste à cliquer, à faire glisser, etc. régulièrement », a-t-il déclaré.

Certains employés ont également utilisé des présentations PowerPoint ou des diaporamas pour garder leur ordinateur actif. Selon Jared Brown, PDG de la société de gestion de la productivité Hubstaff, cette astuce n'est pas à la hauteur des logiciels de surveillance avancés qui prennent des photos des écrans des employés. Certains systèmes obligent même les employés à répondre à des alertes aléatoires, quelle que soit l'activité de la souris.

À un moment donné, les employés – même ceux qui travaillent fidèlement aux horaires prévus – commenceront à avoir l’impression de travailler dans un goulag de haute technologie s’ils se rendent compte qu’ils sont constamment surveillés et qu’ils doivent se connecter de manière aléatoire. De nombreux dirigeants d’entreprise en sont bien conscients et ont du mal à fixer la limite.

En outre, des études ont montré que l'utilisation excessive de ces systèmes se retourne souvent contre les entreprises. Au moins une étude a montré que les employés surveillés étaient beaucoup plus susceptibles de prendre des pauses non autorisées, de ne pas tenir compte des instructions, d'endommager les biens du lieu de travail, de voler du matériel de bureau et de travailler à un rythme lent. Cela va donc être une lutte pour les années à venir.

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