J’ai découvert ce livre « Choix de poèmes » par hasard. Après l’avoir rapidement feuilleté il m’a semblé intéressant par la concision de ses textes et une pureté assez froide dans l’écriture. Je l’ai donc acheté.
J’ai apprécié surtout le début du livre, disons la première moitié, correspondant aux premiers recueils du poète, axés sur les paysages, la nature. Ensuite, il m’a semblé que ça devenait assez répétitif, sans aucune image du monde réel, une poésie lacunaire, hachée, avec beaucoup de bégaiements peu explicites – j’avoue ne pas être sensible à ce genre-là.
Faisant l’impasse sur cette fin de livre, j’aime mieux m’attarder sur la partie qui m’a plu…
Note Pratique sur le livre
Editeur : Unes
Année de publication : 2024
Edition bilingue, choix anthologique de poèmes
Traduit de l’anglais (Irlande) par François Heusbourg
Note biobibliographique sur le poète
Geoffrey Squires est né en 1942 en Irlande. Diplômé d’anglais, il obtient un doctorat en psychologie. Enseignant à l’Université. Il publie son premier recueil de poésie, Pierres noyées, en 1975, remarqué pour son innovation formelle héritée de la poésie américaine de l’époque, en réaction à la poésie irlandaise lyrique de l’après-guerre. Viennent ensuite Silhouettes en 1978 et XXI Poèmes en 1980, poésie de la perception et de la conscience immédiate qui se muent en longues séquences méditatives dans Poèmes en trois sections en 1983. Poète du corps en mouvement dans l’espace, de l’évocation des lieux et des associations mémorielles, Squires conduit sa poésie vers une clarté de paysages qui s’approche de l’abstraction dans les années qui suivent, avec Paysages et silences en 1996 ou la série Sans titre au tournant des années 2000. (…)
(Source : éditions Unes, début du livre)
*
Voici quelques uns des poèmes que j’ai préférés.
Page 9
Comme l’enfance semble détachée
et lointaine
je me souviens de grands arbres
et de l’obscurité et d’être porté
à l’étage. La petite lampe,
le vent, la neige bloquant l’allée
grand-mère morte dans la chambre d’amis
*
Page 39
Comme lorsque nous sommes face à un arbre ou une plante
avec la forte impression qu’il pourrait parler
S’il n’avait pas été soudain frappé de mutisme
une seconde plus tôt, ou n’avait oublié
tout ce qu’il était sur le point de dire
Et nous attendons
*
Page 69
C’est plus facile de parler n’est-ce pas
quand on fait quelque chose
à la cuisine par exemple
ou en promenade ou en un long voyage
Comme si les mots
ne pouvaient supporter leur propre poids
et que nous avions besoin de quelque chose d’autre
une activité qui n’aurait rien à voir
avec ce qui était en train de se dire