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Un nommé La Rocca – en souvenir d’Henri Virlogeux

Par Mespetitesvues
nommé Rocca souvenir d’Henri Virlogeux

L'histoire: Ancien gangster, Roberto La Rocca ( Jean-Paul Belmondo) s'est rangé des voitures après avoir purgé une peine de prison. À sa libération, il s'est mis en couple avec Maude (Béatrice Altariba), une prostituée travaillant pour le caïd marseillais Villanova (Nico). Celle-ci lui apprend que son copain Adé (Pierre Vaneck), un ancien détenu qu'il avait connu derrière les barreaux, est accusé de meurtre. Lorsqu'il découvre qu'Adé a été victime d'un coup monté par Villanova, il le supprime et prend le contrôle de ses affaires. Ficelle et Charlot L'Élégant, les hommes de main de Villanova (Henri Virlogeux et Mario David) devenant à contrecoeur ses associés. Tandis qu'Adé est condamné à dix ans de travaux forcés, La Rocca se rapproche sa soeur Geneviève (Christine Kauffman). Mais, après avoir tué trois racketteurs américains qui s'en prenaient à Maude, La Rocca est condamné à son tour, et se retrouve dans le même pénitencier qu'Adé. Pour obtenir une remise de peine, ils consentent à aller sur les plages de Normandie mener de dangereuses opérations de déminage.

Un nommé La Rocca est diffusé sur StudioCanal Canada les Dimanche 7 Juillet à 22:45 | Mardi 9 Juillet à 16:45 | Jeudi 11 Juillet à 10:00

Premier long métrage de Jean Becker (fils du célèbre metteur en scène français Jacques Becker, réalisateur entre autres de Le trou et Touchez pas au grisbi), Un nommé La Rocca est assez rarement cité parmi les fleurons du polar hexagonal. Pourtant, cette histoire d'amitié virile bafouée, de trahissons et d'amour propre repose sur un scénario très original, commençant en forme de Film Noir, évoluant vers le drame carcéral, pour finir dans un genre plus proche du drame psychologique.

Très sobre, presque effacée, la mise en scène se démarque dans sa souplesse à s'adapter aux contraintes de ces styles en apparence disparates. Les lieux glauques et les jeux d'ombres de la première partie font écho aux larges panoramas des cotes normandes de la deuxième, avant de retrouver des espaces restreints et angoissants vers la fin.

Adapté par José Giovanni d'après son roman de la " Série noire " L'Excommunié, Un nommé La Rocca met en vedette Jean-Paul Belmondo dans l'un des films phares de son début de carrière. À ses côtés, Pierre Vaneck, est plutôt efficace dans la peau d'un gangster irrationnel, et torturé par son passé. Les rôles féminins sont en revanche un peu trop effacés, comme il était de coutume, hélas, dans les films se série B de cette époque. Plusieurs tronches connues ont leur 5 minutes de gloire: Michel Constantin, Mario David, Jean-Pierre Darras, Claude Piéplu, Dominique Zardi... et Henri Virlojeux.

nommé Rocca souvenir d’Henri Virlogeux

Actif au théâtre pour avec de grands metteurs en scène, c'est par ses innombrables apparitions à la télé au cours des années 1970 que je l'ai connu. À bien des égards, Henri Virlogeux (aussi orthographié Virlojeux) a été l'un des visages qui ont accompagné mon enfance et une bonne part de mon adolescence. Je me souviens encore de ses rôles dans les séries Les rois maudits, Herlock Sholmes, Les cinq dernières minutes ou encore Arsène Lupin, aux côtés de Georges Descrières. Ce n'est que bien plus tard que je l'ai découvert au cinéma, qu'il avait eu tendance à délaisser à la fin des années 1960.

Employé comme doubleur pour, entre autres, la trilogie initiale de La Guerre des étoiles et second rôle au registre complet, Virlogeux a, mine de rien, laissé sa marqua dans plusieurs films notables. Pour n'en citer que quelques-uns: Les Quatre Cents Coups de François Truffaut (1959), Mélodie en sous-sol d'Henri Verneuil (1963), Le Corniaud de Gérard Oury (1965), Le Fou du labo 4 de Jacques Besnard (1967), ou encore Mort d'un pourri de Georges Lautner (1977). Il a joué des flics, des truands, comme dans Un nommé La Rocca, des peintres, des veilleurs de nuit, des gardiens de musée, des médecins ou des pharmaciens.

nommé Rocca souvenir d’Henri Virlogeux

Des petits rôles, certes, mais toujours aimables, simples et dénués de prétention. Tout à fait à l'image de ce qu'il était dans la vie: un type qui ne faisait pas de vagues, mais qui imposait calmement sa présence rassurante. Aux prises avec des problèmes cardiaques, Virlogeux est parti très tôt, en 1995, à l'âge de 71 ans. Trois ans avant, il avait enfin obtenu la consécration en décrochant un Molière du meilleur comédien. À Nevers, sa ville de naissance, un gentil petit square joliment boisé porte son nom.


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