Titre : Donjon Monsters, T18 : Noces de fleurs
Scénaristes : Joann Sfar & Lewis Trondheim
Dessinatrice : Aude Picault
Parution : Mars 2024
Depuis le retour de la série « Donjon », les albums sortent régulièrement avec plus ou moins de réussite. J’ai trouvé notamment la qualité des « Donjon Monsters » en deçà, même si cela n’a jamais été ma sous-série favorite. En effet, son côté (faussement) déconnecté et les changements de dessinateurs en font la partie inégale par excellence. C’est ici Aude Picault qui vient prendre les pinceaux pour un opus qui s’intègre complètement dans les nouvelles trames développées par cette reprise.
Un dessin peu adapté à l’histoire.
Nous retrouvons Andrée, âgée, apparue il y a peu dans un précédent « Donjon Monsters ». Elle doit mener un couple sur une île pour leurs noces de fleurs. Ce couple, c’est Herbert et Isis, eux aussi proche de leur fin de vie. À peine sont-ils en mer qu’ils sont attaqués… Par qui ? Et pourquoi ? Herbert et Isis organisent leur survie, peu aidés par Andrée qui paraît dépassée…
Ce nouveau tome se développe peu à peu et vient rejoindre certains enjeux des autres ouvrages dans sa partie finale. Comme souvent, il apparaît au départ indépendant avant de venir enrichir la saga. Il est plaisant de retrouver Herbert et Isis en vieux couple qui n’a pas perdu tous ses réflexes. La grande partie de l’humour du livre est basé sur le fait qu’Andrée ne croit pas Herbert quand il lui dit tout ce qu’il a fait dans le passé. Hélas, c’est relativement peu crédible quand on sait ce qu’Andrée a vécu dans sa jeunesse…
Le scénario est un peu planplan avant de ménager deux/trois idées sympathiques. On a l’impression qu’il servira à lancer une sorte de quête vers des années plus lointaines. Son lien avec d’autres ouvrages parus il y a peu est évident. On aurait aimé cependant une densité plus importante ou des péripéties plus originales. Pour « Donjon », voir les protagonistes se faire attaquer avec des flèches tout l’ouvrage, c’est un peu léger.
Je connais le travail d’Aude Picault, axé beaucoup sur le quotidien. Son dessin minimaliste trouve ici toutes ses limites. Aussi bien, j’ai toujours apprécié voir le style graphique des auteurs enrichir l’univers de « Donjon », ici ça ne fonctionne pas. Je trouve certains personnages franchement ratés (Herbert et Isis notamment), et les visages manquent cruellement d’expressions. De même, son trait peine à retranscrire les scènes d’action (ou même l’action tout court). La délicatesse de son dessin n’est pas des plus adapté.
Ce « Donjon Monsters » ne m’a pas vraiment convaincu. Son dessin ne m’a pas paru fonctionner, et le scénario prend un peu de temps avant de se déployer. Il reste une nouvelle pierre à l’édifice, qui apporte à la saga, et cela aussi est important.