Critique d’Arianne, un pas avant la chute, de Thomas Gendronneau, vu le 1er juillet à la Factory
Avec Basile Alaïmalaïs, Anthony Falkowsky, Lucas Gonzalez, Sébastien Gorski, Sarah Horoks, Mathilde-Edith Mennetrier, Morgane Real, mis en scène par Thomas Gendronneau
Le nom de Thomas Gendronneau vous dit peut-être quelque chose après ses succès dans No Limit, Songe à la douceur ou plus récemment Glenn naissance d’un prodige ou encore Le Fléau. Bref, nous, on est assez fan, donc on va évidemment aller le soutenir pour sa deuxième pièce (oui, on avait raté la première, shame on us).
Je ne sais pas par où commencer. J’ai l’impression d’être une groupie après un concert qui essaie de raconter tous ses souvenirs pour n’en oublier aucun. Normalement, là, c’est le moment où je résume rapidement le spectacle pour ne pas trop vous perdre en chemin sans trop en dévoiler non plus. Je ne sais pas trop où mettre le curseur aujourd’hui, car je suis allée de surprise en surprise et que j’ai adoré ça. Disons simplement qu’aujourd’hui, on n’est pas seulement spectateur de théâtre, mais aussi d’un concert, et qu’on va profiter d’une interview organisée juste avant la dernière date de leur tournée pour se glisser au coeur du groupe. Et c’est toujours passionnant, de passer de l’autre côté.
Il y aurait tellement de choses à dire. Evidemment, je suis très cliente de ce genre de format. Et pas seulement du côté interview / psychologie / trifouillage des pensées et des agitations intérieures des personnages. Mais ce format en alternance, qui mélange les genres, les temporalités, qui nous fait prendre des directions sans jamais indiquer le chemin, qui nous mène par le bout du nez et qui parvient à nous tenir en haleine grâce à un scénario très bien ficelé, c’est complètement ma came. On voit les fils se nouer et se dénouer sous nos yeux, et entre deux bravos de groupie (c’est un concert, après tout), on enfile notre casquette d’enquêteur. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est participatif, mais c’est le genre de spectacle où l’énergie de la salle joue aussi. Et vu la générosité qu’ils mettent sur scène, ça donne envie d’être tout aussi exigeants de notre côté.
J’étais venue découvrir Thomas Gendronneau metteur en scène. J’ai été servie. Il a sauté à pieds joints dans la cour des grands. La création est partout. Ça fourmille d’idées. C’est brillant. Rien que le concept a quelque chose de génial. Faire la promo d’un album au moyen d’un concert qui se veut d’abord un spectacle, c’est trop d’inception pour mon petit cerveau. Et le plus fou, c’est que de l’idée à la réalisation, rien ne perd en qualité. Tout suit cette excellence. La vidéo, qui parfois rappelle La Règle du jeu de Christiane Jatahy, fonctionne parfaitement bien. La musique fait rapidement hocher les têtes dans la salle. Les scènes d’interview sont réalistes au point de donner froid dans le dos. Les enchaînements d’un univers à l’autre sont complètement fluides. On a l’impression d’être dans une série théâtrale musicale à suspens. Et par-dessus tout ça, ils arrivent même à mettre de l’émotion. C’est fort.
On a découvert Arianne dans la même salle que Denali, qui a connu un grand succès post Avignon l’année dernière. On lui souhaite – et on lui prédit – le même avenir.