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#OFF24 – Je m’appelle Georges

Publié le 02 juillet 2024 par Morduedetheatre @_MDT_
#OFF24 m’appelle Georges

Critique de Je m’appelle Georges, de Gilles Dyrek, vu le 1er juillet 2024 au Théâtre Actuel
Avec Grégori Baquet, Marine Dusehu, Etienne Launay, Mélanie Page, Stéphane Roux, mis en scène par Eric Bu

J’avais d’abord dit que j’allais choisir entre les deux spectacles dans lesquels jouait Grégori Baquet au OFF de cette année. Oui mais voilà, pour être tout à fait honnête, les deux spectacles sont de genres complètement différents et je me serais instinctivement tournée vers celui-ci si ma +1 n’avait pas insisté pour choisir l’autre (qui m’intéresse plutôt pour d’autres raisons, comme le fait qu’e ce spectacle’il soit entièrement porté par Grégori Baquet et fasse partie de ce beau projet qu’il mène au sein du Nouveau Théâtre du Jour à Agen). Bref, au fond, pourquoi choisir ? Allons voir les deux !

Georges vient de se séparer de Christine. Pas de chance, en face de chez lui s’est construit la Villa Christine. De quoi lui rappeler tous les jours sa séparation toute fraîche. Mais ce n’est pas le plus étonnant. Non, ce qui est vraiment étrange, c’est qu’à côté de la villa Christine il découvre la résidence Clarisse ou encore l’immeuble Adriana… qui sont les prénoms de ses exs. Et c’est comme ça dans toute la ville. Sachant que la construction en cours se nomme Émilie, il se demande si ce sera le nom de sa prochaine conquête. Ou si il doit se détacher de cette croyance absurde qui relit l’immobilier de sa ville à sa vie amoureuse.

Alala. Sacré Georges. Pour être tout à fait honnête, sans le tampon Théâtre Actuel et la présence de Grégori Baquet, jamais je ne me serais lancée – cette affiche est quand même terrible. Mais on est toujours un peu plus optimiste que la normale à Avignon. Et heureusement.

C’est un spectacle qu’on aurait du mal à classer. C’est une comédie légère et pleine d’humour. C’est une comédie romantique qui ne se prend pas au sérieux. C’est une comédie à suspense qu’on n’attendait pas. C’est un spectacle de stand up qui multiplie les bons mots. C’est un spectacle riche, léger, frais, pétillant, qui m’a complètement embarquée.

Tout de suite, on est porté par cette atmosphère réjouissante, aérienne, originale. Je crois que les décors y sont pour beaucoup. Ces deux murs blancs sur lesquels se dessinent l’environnement ont quelque chose d’à la fois curieux, élégant et enfantin, et ont provoqué en moi un effet détente immédiat. En réalité, cette fantaisie scénique imprègne tout le spectacle. Tout est surprenant, inattendu, jamais démonstratif. C’est un spectacle qui donne l’impression de se balader dans son propre univers. Qui bondit de bon mot en bon mot. Qui ouvre des portes sur des personnages secondaires – voire tertiaires, voire complètement éphémères en fait – absolument réjouissants.

Et dans toute cette légèreté, c’est même un spectacle qui plante une petite graine. On ne va pas dire que c’est d’une grande profondeur, ça reste un divertissement, mais quand même. On ne se prend pas vraiment au sérieux, mais on ne dit pas non plus de bêtises. Et on en vient à se demander ce que nous aussi, on se retrouve à faire davantage en fonction des croyances que du réel. Et je dois dire qu’un spectacle qui met en scène un voyage pour Venise en train, et plus en avion, ça aurait peut-être suffi à me conquérir. Je devrais peut-être me poser la question, moi aussi, de l’importance du symbolique dans ma vie.

La jolie surprise de ce début de Festival. On en sort tout guilleret. ♥ ♥ ♥


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