Cette année, en novembre, le Festival international de Mar del Plata, qui était jusqu’alors un événement national entièrement produit par l’INCAA, l’institut national du cinéma et des arts audiovisuels, et le ministère de la Culture dont il dépendait, sera co-produit par la modeste ville de General Pueyrredón (dans la province de Buenos Aires) et l’INCAA qui n’y mettra pas un sou (de toute manière, ses caisses sont vides depuis quatre mois).
La ville hôte, en sa qualité de première station balnéaire d’Argentine et de grand port commercial sur la façade sud de l’Atlantique, aura pour mission d’utiliser son prestige pour faire reluire la manifestation, à l’aide de fonds privés qu’il lui appartient, semble-t-il, de rassembler. Auparavant, cela marchait dans le sens inverse : c’était le festival qui assurait la renommée de la ville et permettait à ses structures commerciales et hôtelières de prospérer.
Une société de gestion de capitaux privés dont on ne sait rien aurait pour mission de développer le festival.
Et comme il n’y a pas de petits profits, tout producteur qui veut voir son film participer à la manifestation devra cracher au bassinet pour des sommes qui laissent pantois : le droit d’inscription des films étrangers est de 50 USD pour les longs métrages et la moitié pour les moyens et courts-métrages (on croirait une inscription à une colonie de vacances), celui des œuvres argentines de 30 000 pesos pour un long-métrage, la moitié pour un moyen ou court-métrage.
Les inscriptions sont ouvertes
jusqu’au 31 juillet. Les producteurs ont intérêt à savoir ce
dont ils disposeront en novembre.
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Sur les inscrits, l’INCAA assurera la direction artistique du festival, la sélection des films (donc certains inscrits se verront rejetés) ainsi que la nomination des membres du jury.
Tout cela sent terriblement l’improvisation, comme tout ce qu’il se passe dans la gestion publique nationale depuis le 11 décembre dernier. Ce qui était prévisible depuis que l’INCAA s’est vu privé de toute mission et surtout de tout budget.
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12 dans l’édition locale de la province de Buenos Aires, Buenos Aires/12