C’était l’éternité.
Le temps s’était rétracté.
Tout l’espace s’était condensé à la confluence idéale où les soupirs se confondaient.
Lui, doux et rigide, sage, innocent, robuste et délicat.
Lui, avait un peu par mégarde, dédaigné les chocs, les plaies infligés par les portes de verre.
Il s’était simplement dissout dans la matière transparente lui conférant la chaleur, la ductilité qui étaient la nature insoupçonnable de la manifestation.
Il savourait sans peur la souplesse retrouvée des arômes offerts, les rehaussant encore du sacre d’une caresse abandonnée, comme si la dimension charnelle avait le pouvoir d’attiser un peu plus la fusion.
Au delà du point de non-retour, l’ivresse s’était encore amplifiée, sans modération, et les avait entraînés au fond insondable de la poésie.
Jamais un seul mot ne fut défloré.
Et puis, comme des spectres lumineux, leurs formes matérielles avaient chacune repris une place dans la moiteur nauséabonde de la circulation, réendossant les vieilles apparences…
L’éther demeure pourtant indissociable et l’étincelle de perfection perdure pour l’éternité, en dépit du chao existentiel, par devers les amertumes, les distractions, les acquis,…