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La communication post-mortem à l’ère de l’IA : entre espoir, crainte et éthique, sommes-nous prêts à parler avec nos disparus ?

Publié le 27 juin 2024 par Fabrice Rault @fabrice_rault

La promesse de l'intelligence artificielle

Grâce aux avancées récentes de l'intelligence artificielle, ce scénario pourrait bientôt devenir une réalité quotidienne. Les 'ghostbots' ou bots fantômes, permettent aujourd'hui de simuler des conversations avec des personnes décédées, en utilisant des données personnelles collectées de leur vivant.

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Ces technologies, surnommées 'grief tech', cherchent à offrir un certain réconfort aux endeuillés en recréant numériquement la présence de la personne disparue. Des exemples comme le 'DadBot', créé par un journaliste pour communiquer avec son père décédé, montrent le potentiel de ces outils pour aider à traverser le deuil.

Les implications éthiques et psychologiques

Cependant, le recours à ces technologies soulève des questions éthiques profondes. Peut-on vraiment recréer la conscience d'une personne à travers des algorithmes ? Cette question divise les experts et pose le problème de la frontière entre le réel et le virtuel. Certains psychothérapeutes, comme Nigel Mulligan, mettent en avant les risques de confusion et de détresse psychologique que ces interactions peuvent engendrer, notamment en perturbant le processus naturel de deuil.

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En outre, l'utilisation de ces technologies peut parfois conduire à des situations délicates où des informations personnelles sensibles sont manipulées sans le consentement explicite des proches. Le risque de recevoir des réponses inappropriées ou erronées reste également un défi majeur à surmonter.

Le respect de la dignité des défunts

Un autre aspect crucial de l'utilisation des 'ghostbots' est le respect de la dignité et de la mémoire des défunts. La création de doubles numériques sans consentement pose un sérieux problème de droits à l'image et à la vie privée. Des chercheurs comme Tomasz Hollanek et Katarzyna Nowaczyk-Basińska soulignent la nécessité de développer des cadres réglementaires stricts pour encadrer ces pratiques et protéger à la fois les vivants et la mémoire des disparus.

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Actuellement, les garde-fous juridiques sont encore en phase de développement, et en attendant des réglementations plus rigoureuses, le potentiel d'abus reste une préoccupation majeure. L'Europe travaille sur des directives pour encadrer ces technologies, mais leur mise en œuvre prendra du temps.

Voici une liste de considérations importantes à garder à l'esprit si vous envisagez d'utiliser des technologies de communication avec les défunts :

  • Assurez-vous de comprendre comment vos données et celles de vos proches seront utilisées et protégées.
  • Réfléchissez aux implications psychologiques de parler à un être cher disparu par le biais d'une IA.
  • Informez-vous sur les lois et réglementations en vigueur dans votre pays concernant la privacy et le droit à l'image.

En conclusion, bien que la technologie nous offre des possibilités jusqu'alors inimaginables, elle nous confronte également à de nouvelles responsabilités éthiques et morales. Il est essentiel de progresser avec prudence, en tenant compte de l'impact humain de nos innovations. La question reste ouverte : sommes-nous vraiment prêts à accueillir nos défunts dans le monde numérique, et à quel prix ?


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