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Publié le 25 juin 2024 par Hunterjones
En musique.

Sur une décennie et demi. Mais leur place a été travaillée longtemps avant. Avec encore une demi tonne d'efforts à faire encore.

La femme en musique a souffert du syndrome "if you can't sell the music, sell the body" à partir de Madonna et des vidéoclips En souffre encore. Ça a du bon comme du mauvais. "Vendre son corps" c'est l'assumer et le contrôler. C'est s'en servir consciemment. Presque tout le temps. C'est aussi ouvrir la porte des dérives. Le pouvoir de la musique doit venir de la musique, pas de l'image. Certain(e)s font bien les deux. 

Je vous ai parlé de qui, selon moi, a largement influencé le tendances musicales dans les années 50, 60, 70. Puis dans une seconde publication, vous ai parlé de ceux et celles qui avaient fait la même chose, dans les les années 80, 90 et 2000, mais comme j'ai vécu plus consciemment ces années, je vous ai parlé de ceux qui j'ai surtout surconsommé et non de ceux et celles qui ont vraiment changé le monde musical en soi. Je vous ai parlé de ceux et celles qui, narcissiquement, m'ont changé, moi.

Parlons maintenant des artistes musicaux qui ont marqué les années 2010 et ce qui est commencé de 2020. En essayant de vous offrir ceux qui reflètent bien notre époque. De 2010 à maintenant. Et qui me changent encore, moi. Et nous. Tout en nous représentant dignement.

Années 2010 à 2024.

Alvvays: Puisque ce sont des artistes reflétant notre époque actuelle, je commence avec un adorable band canadien composé majoritairement de femmes. D'ailleurs 7 de mes 10 choix seront des femmes. Notre époque a été marquée par des manques de dignité humaine envers les femmes avec le mouvement #MeToo. Qui, sans tout régler, à remis plusieurs pendules à l'heure. Alvvays n'est pas un band militant, mais un fort agréable band a forte influence féminine, des influences qu'on se souhaiterait plus nombreuses partout. En tout cas moi je le souhaites. Pour un monde plus sain. 

Vampire Weekend: Dans cette décennie je suis sorti du placard et ai confessé que j'étais vampire. Depuis des siècles. Et extra-terrestre. Le band de New York a été formé dans les années 2000, mais les trois albums des années 2010 ont confirmé l'intérêt autour du groupe d'A-Punk, indie pop, afropop et musique de chambre qui évoque un croisement de Talking Heads et jeunes The Who. Leur virgule d'Oxford reste un bonheur pour moi à chaque écoute. Vidéo inclus. Effluves de Wes Anderson.Alt-J: le vrai nom de band est Δ. Toutefois, pour faire cette forme, il semblerait qu'il faille faire alt-j sur son clavier. (Pas sur le mien). Ce band m'impressionne grandement et est facilement parmi mes préférées des dernières années. J'aime leurs choix. Celui de privilégier les harmonies musicales et ce qu'on appelle les "vibes". Celui de ne pas se soumettre aux diktats commerciaux, soit en faisant des vidéos forts originaux, soit en structurant audacieusement leurs chansons de manière cubistes. De vrais artistes. Mélodieux. 

Lana Del Rey: La fausse blonde, gosse de riche, à sa figure de proue. Ses "problèmes" sont souvent risibles, mais elle est le double de millions de jeunes filles d'Amérique et d'Europe. Adepte de little red dress, red lipstick, bikini party, cocktail fun. Si l'univers de The Great Gatsby ou de Pretty Woman est autour de vous, c'est Lana qui en serait la trame sonore. Plusieurs de ses morceaux me plaisent intensément. Un aidé de T-Bone Burnett,(artiste que j'adore aussi), et un autre aidé de Father John Misty. 

Vue lors du FEQ de l'été dernier. 

Beyoncé: En voilà une qui équilibre sell the body/sell the music assez habilement. La prochaine dont je vais vous parler, aussi. Beyonce a un corps extraordinairement désirable et elle s'en sert. Si l'album de 2016 redéfinissait le modèle de mise en marché, celui de 2022 explorait le monde du dance et celui de cette année fait tomber la barrière psychologique de la musique country chantée par les humains à la peau noire au féminin. Son dernier album est musicalement très travaillé et propose des explorations à la Stevie Wonder dans les années 70. Soul, R & B, gospel et pop. Plus musical qu'originalement anticipé. Nouveau respect pour Beyoncé cette année.  Selena Gomez: En voilà une autre qui se donne entièrement corps et voix dans son métier. Modèle pour la communauté hispanique qui a donné des émules comme Arianna Grande, Olivia Rodrigo ou Camila Cabello, elle est elle-même allée à l'école de Madonna en ce qui concerne la manière de vendre son produit. Étonnamment, facilement trois de ses morceaux ont trouvé leur route sur mes listes de lecture. Et j'admire ceux et celles qui jonglent entre musique, télé, cinéma, comme elle le fait si bien. Beyoncé aussi d'ailleurs.The Weeknd: Avoué excellent élève des sons des années 80, Abel Makkonen Tesfaye a réussi à se créer ses propres sons, tout en confessant de manière étonnamment transparente sur les excès de la célébrité. La structure de certaines de ses chansons est très intéressante et à la mi-temps du Super Bowl, c'est 7 millions de sa poche qu'il a investi pour rendre ça plus plaisant pour tous. Drake et Bruno Mars devraient peut-être aussi s'y trouver, surtout Drake qui redistribue généreusement sa fortune, ce qui devrait le classer parmi les "wokes" selon les moins éduqué(e)s, mais musicalement...je ne trouve pas qu'il présente du si intéressant.   

Sia: Il n'existe pas meilleure chanteuse selon moi. Plusieurs de ses chansons pourraient être un véritable cours de chant. La manière de respirer, la manière de pousser la note, la manière d'incarner le titre. Pas surprenant qu'elle soit aussi invitée, temps à autres, sur les morceaux des autres. Sa manière de voir la célébrité est aussi plutôt intelligente. Et grâce à elle, la jeune Maddie Ziegler a été lancée internationalement. Le futur est, a toujours été Femme.  

Billie Ellish: J'adore Billie pour plusieurs raisons. Elle est très originale dans ce qu'elle offre. Ce qu'elle offre, s'est créé avec son frère. Qui fait toute sa musique. Une telle association réussie entre frères et soeurs me touche beaucoup. Je n'ai pas ce type de relations avec les deux miennes. Billie est aussi extraordinaire visuellement. Elle refuse de se présenter comme "un corps à conquérir". Elle fait même des efforts vestimentaires pour qu'on ne devine rien de ses formes. Aimez moi pour ma tête, mon art, pas autre chose. Son dernier album m'impressionne beaucoup. Dans sa structure non conventionnelle autant que dans son audace.Taylor Swift: Billy Joel a raison, Taylor Swift est aux générations d'aujourd'hui le même effet qu'on été les Beatles dans les années 60. Elle a d'ailleurs battu quelques records de ventes et de chiffres qui étaient tenus par les Beatles. Elle est un merveilleux modèle de dignité et de réussite féminine dans un monde mâle. Son empreinte écologique est peut-être son pire défaut, mais ça pourrait être temporaire, sérieusement, elle pourrait se retirer depuis 5-6 mois et vivre sur sa fortune le restant de ses jours. Musicalement, elle réinvente peu. Socialement, beaucoup. Elle est jeune, confiante, formidable pour des millions de jeunes femme.Je le répète, le futur est femme. Plus de femmes.

D'ailleurs si vous avez porté attention aux trois publications que j'ai faites dans le même genre, vous aurez remarqué que les années 50 étaient peuplées d'artistes mâles à la peau noire, que les suivantes étaient principalement mâles, et que de nos jours ils sont principalement Femme et racisé(s). 

Malgré les Pierre Polièvre, Donald Trump, radio X, Fox et combien d'autres, nous sommes bien en 2024.

Merci aux vrai(e)s influenceurs/ceuses.