Les savoureuses Brushettas au chèvre et au thym d'une femme, pas au foyer, pas mariée, pas (encore) désespérée...

Par Missrimel

J'attaque directement, accrochez-vous bien...

Peut-on être heureux en étant marié ?

Très étrange, cette question, puisque le jour de notre mariage est censé être le plus beau de notre vie.

Et pourtant…

Pourquoi tant de gens hésitent à franchir le pas ?

Ca y est, j’en vois qui vont prendre ça pour eux. Non, mon cœur, n’y vois aucune allusion quelconque à cette discussion que nous avons eu l’autre jour, hein ! Hum.

Bon, après tout, c’est vrai que de nos jours, la vie maritale (vous savez, tous ces jeunes (ou moins jeunes d’ailleurs) qui vivent dans le pécher d’une union libre, ouh les chenapans !) ne donne plus vraiment de raisons de franchir le cap.

Sauf pour les gens très religieux (ou pour leurs familles à cheval sur les principes).

Ou pour la jolie robe.

Ou pour payer moins d’impôts (surtout pour payer moins d’impôts en fait).

eleillustrations.blogspot.com

Bon, c’est vrai que le mariage n’est plus une délivrance : Mesdames, on peut dormir avec un monsieur sans être forcément mariée (et craindre d’aller en enfer) ou quitter ses parents pour vivre seule sans risquer de se faire gentiment traiter de vilaine dévergondée...

Mais bon, c’est quand même un engagement qui rassure, non ?

Non ?

Vous avez peur du divorce, alors. C’est ça, hein ?

Meuh non, y faut pas...

C’est marrant un divorce (y paraît). Comment ça, vous n’êtes pas au courant ?

Vraiment, vous, alors. Heureusement que je suis là pour vous ouvrir les yeux sur notre époque, hein.

Bon alors,  sachez que la nouvelle tendance, c’est de fêter son divorce comme on fêterait son enterrement de vie de jeune fille.

Certains Français - surtout des Françaises - célèbrent leur séparation entre amis ou en grande pompe. Champagne et petits fours. Si.

Mais attention, c’est pas aussi glauque que ça en a l’air surtout.

Nooon, malheureuse ! N’allez pas vous imaginer voir ici un aspect encore plus navrant que l’inexorable perte des valeurs morales de notre société !

Vous vous fourvoyez. Vous n’êtes vraiment pas moderne, vous, dites !

Lors de ces soirées festives se fait rarement l'éloge de la séparation. Ouf, que vous pensez. C’est l’éloge de la libération. Youpi.

C’est nouveau, c’est la Divorce Party.

Avec champagne, musique et danses endiablées.

En France, 1 mariage sur 3 se termine par une séparation, et 1 sur 2, en grande agglomération. Encore plus d’occasions de faire la fête alors !

Parce qu'on hésite moins à franchir le pas, et aussi parce que, depuis 2004, la procédure de divorce a été simplifiée afin de ne pas encombrer davantage les tribunaux qui croulaient sous les dossiers de ce genre, la séparation devient un "rituel", pratiquement aussi répandu qu'une naissance ou un mariage.

Et puis, les divorces interviennent de plus en plus tôt.

Parce que les mariages durent de moins en moins longtemps.

Il paraît que le nombre de divorces prononcés après moins de 3 ans de mariage ont augmenté de 50 % entre 1998 et 2003.
Plus jeunes, mieux dans leur peau, il est donc logique que les divorcés d'aujourd'hui aient, plus que dans le passé, tendance à fêter leur désunion. Surtout que les Etats-Unis ont, depuis plusieurs années, lancé la tendance !

Et comme tout ce que font les Etats-Unis, nous, on copie (avec quelques apothéoses comme l’obésité, la guerre et le hamburger), la divorce-party ne déroge pas à la règle. Merci, Oncle Sam !


Alors au programme : cocktails à gogo pour noyer ses souvenirs, découpage des chemises de Monsieur, visionnage en boucle de films adéquats (« La Guerre des Rose » ou autres comédies conjugales), et parfois simulation vaudou sur des poupées à l’effigie de l’ex-mari. Que de réjouissances en perspectives…

Encore mieux, attendez, vous n’avez pas tout vu encore !

Il fallait bien que ça rapporte un peu, ce business là. Sinon, ça ne serait pas marrant. Pas autant du moins.

Donc, certains professionnels de l’événementiel ont su flairer la bonne idée et ont apporté une touche de glamour à ce rite. On oublie le côté vengeur et les sentiments négatifs.

De l’envoi des invitations à la location d’un lieu trendy, en passant par la présence de strip-teaseurs et la liste de cadeaux pour refaire sa vie, ces organisateurs de soirées s’occupent de tout.

Bref, de là à dire qu’on peut s’amuser davantage à sa Divorce-Party qu’à son mariage, il n’y a qu’un pas.

Qu’on franchira bien sûr.

A notre mariage, on n’avait pas John-Brandon pour nous faire un streap-tease intégral (y’avait bien l’oncle Bob qui avait tenté un arrachage de tee-shirt pendant que la sono crachait « tomber la chemise », mais il avait fini par renoncer tonton, le coton s’étant avéré plus fort que lui).

Bon, si on se lance dans un débat pseudo-psycholo-philosophique, on peut imaginer que si les divorce-parties prospèrent, aux Etats-Unis comme chez nous, c'est aussi en réponse au mot d'ordre en vigueur dans notre société : bonheur obligatoire. Interdiction de broyer du noir, c’est pas très hype.
On vit dans une société qui nous pousse à tout positiver. Nous n’avons plus le droit d’être des victimes, nous devons être des gagnantes.

On en revient à ce que je disais plus haut : depuis un certain temps, le mariage est considéré comme une contrainte, un lieu de compromis. On idéalise donc la rupture, synonyme désormais de liberté retrouvée. Et donc de pouvoir sur sa vie.

A moins que… A moins qu’on essaye de nous le faire croire.

Ben oui, avec tous ces sites de rencontre qui prospèrent, on supposerait plutôt que la plupart des célibataires ne souhaitent pas forcément le rester trop longtemps…

Nous prendrait-on pour des quiches ?

Déni de l’individu, culte de l’apparence et pouvoir du regard de l’autre, quand tu nous tiens…

Allez, pour vous éclater entre copines à votre divorce-party, voici une recette toute simple mais savoureuse idéale pour un buffet apéritif über hype!

Brushettas au chèvre et au thym

Couper un pain de campagne frais en tranches d'environ 2cm d'épaisseur.

Déposer les tranches sur un plat allant au four. Les frotter d'ail et arroser d'un filet d'huile d'olive.

Couper une tomate en tranches rondes. Déposer deux tranches de tomates et une rondelle de fromage de chèvre sur chaque brushetta. Saupoudrer de thym, saler, poivrer.

Remettre un trait d'huile d'olive, et finir en plantant au centre un pique pour maintenir le tout.

Passer au four chauffé à 180°C environ 5mn, jusqu'à ce que le fromage commence à fondre...

Servir chaud!