Tarafikants en déambulation à Saint-Quay- Portrieux , le 9 juin 2024

Publié le 11 juin 2024 par Concerts-Review

Tarafikants en déambulation à Saint-Quay- Portrieux , le 9 juin 2024

michel

L'association Arpège des Arts propose, en ce mois de juin ensoleillé, une escapade dans les Balkans.

Du 4 au 9 juin, les Balkans s'exportent à Saint-Quay-Portrieux, le programme prévoit des expositions, du cinéma, des extraits littéraires, des conférences, de la goulash , de la banitsa, du tarator, de la ciorba, du raki, du Nicoresti ou du Tcherga et... des concerts.

Après avoir fait danser les convives du dîner dansant, au Kasino de la station balnéaire, le samedi soir, le plus balkanique ( du calme Joey et vous aussi les fraudeurs) des groupes rennais, Tarafikants, déambule en musique, le dimanche à l'heure de l'apéro, rue Clémenceau avant de se poster au bar de la Marine pour terminer son périple.

La mixité totale prévaut au niveau line-up: trois éléments féminins, trois messieurs: le boute-en-train Marie-Amélie Gayard mène le bal ( flûtes diverses: kaval, tárogató, traversière.. et chant en roumain) / Florica Sandu et Marie Lemesle au violon/ Olivier Lecointre au tuba/ Dimitri Halasz à l'accordéon et Frédéric Dupont au tambour tapan, que tu frappes avec des baguettes, pas destinées à manger des sushis.

Donc tarafikants, que tu ne confonds pas avec trafiquants, un taraf en Roumanie étant un ensemble de musique traditionnelle, on ne t'apprend rien, tu connais le Taraf de Haïdouks et t'as vu l'admirable film 'Latcho Drom' de Tony Gatlif ou 'Skupljači perja' ( J'ai même rencontré des Tziganes heureux) d' Aleksandar Petrovic, interprète des airs des Carpates comme on les joue lors de festivités diverses ou dans les tavernes du côté de Pitesti, de Craiova ou de Brasov.

Oui, Dracula fréquentait ces endroits, et buvait un coup de vin avant de se désaltérer d'une autre manière.

T'étais attablé en terrasse, avec madame, au Bon Dieu sans Confession quand le taraf a commencé son aubade, très vite un attroupement s'est créé, tandis que les violons virevoltaient allègrement, que Marie-Amélie faisait la nique aux mouettes et goélands avec sa petite flûte, que l'accordéon, pas rance, de Dimitri caracolait joyeusement, que le l'imposant tuba d'Olivier et le tambour de Frédéric rythmaient la cadence.

Les passants ont vite accompagné les musiciens en tapant des mains et en frappant le pavé des talons, faut dire que des titres tels que 'Ce dor, ce chin, ce jale' ou 'Joc țigănesc' invitent à la danse.

Les Bretons habitués aux Fest-Noz ne s'en sont pas privés et ont entamé une gavotte rom très réussie.

Un titre chanté ( ? 'La carciuma de la drum') a donné des ailes à Yvette et à son compagnon, deux habitués des cours de danse tzigane donnés par Mariska.

La fête continue plus loin, clame le chef, suivez-nous, on descend vers le port, toujours en musique.

Un nouvel arrêt face à la Crêperie a rameuté davantage de badauds, ravis d'entendre des chants ou danses tels que 'Brâul' ou 'Racenica'.

En apothéose le sextet a terminé son aubade au Bar de La Marine devant des clients enthousiastes.