C’était elle, c’était Lola

En l'espace d'une petite semaine, deux de mes idoles de jeunesse, Françoise Hardy et Anouk Aimée, s'en sont allées. En repensant à elles, je découvre qu'elles m'ont marqué, pas tant par leur carrière que par une infime portion de celle-ci. En l'occurrence: la chanson " Message personnel " de Françoise Hardy et la scène inoubliable de la chanson " C'est moi, c'est Lola " du film de Demy.

De la longue carrière (70 ans, 80 films) de celle qui se fit appeler Aimée par un Prévert persuadé que cette brunette aux beaux grands yeux saurait très vite se faire aimer du public, on ne compte plus les grands succès du cinéma européen d'après-guerre. Elle aura tourné avec Becker, Bellochio, Cukor, Fellini, Franju, Lelouch, Leone, Litvak, Lumet et j'en passe. Mais ce qui me restera d'elle, ce sont les 90 fulgurantes secondes de sensualité et de mystère de cette " Chanson de Lola " du film de Jacques Demy. Plus tard, bien plus tard, j'ai appris que c'est Jacqueline Danno qui prêtait sa voie à Anouk Aimée. Ça a un peu abimé le mythe, mais ça n'a pas empêché les mots d' Agnès Varda et la musique de Michel Legrand de rester en moi pour toujours.

" C'est moi, c'est Lola
Celle qui rit à tout propos
Celle qui dit l'amour c'est beau
Celle qui plait sans plaisanter
Reçoit sans les dédommager
Les hommages des hommes âgés
Les bravos des braves gars
Les hourras, les viens
C'est moi, c'est Lola "

R.I.P. Anouk Aimée (1932-2024)