Il a déclaré "Nous avons pris la décision de rapatrier ses restes pendant le gouvernement de Bernardo Arevalo", décision "à forte connotation émotionnelle", "décision politique que mon père et mon frère approuveraient" ajoute-t-il. Quant au président Arevalo, il a précisé "Le recevoir sera un honneur pour le Guatemala" lors d’une cérémonie au Palais national de la culture, pour célébrer le 50e anniversaire de la mort de cette grande figure de la littérature guatémaltèque. cérémonie à laquelle assistait également leur compatriote Rigoberta Menchu, prix Nobel de la paix 1992.
Miguel Ángel Asturias né le 19 octobre 1899 à Guatemala, capitale de l’Etat, a été, dans la tradition des plus grands auteurs latino-américains, journaliste, député, poète, romancier et diplomate. Dans les années 1920 il participe à l'insurrection contre le dictateur Manuel Estrada Cabrera puis part pour Paris faire des études d'anthropologie, il poursuit ses recherches sur les Mayas et traduit leurs livres sacrés. En 1930 paraissent ses "Leyendas de Guatemala", Légendes du Guatemala, avec une préface de Paul Valéry.
À son retour au Guatemala, il est élu député. Il est déchu de sa nationalité et expulsé du pays en 1954 après le coup d’Etat du colonel Carlos Castillos Armas qui fit alors grand bruit. Il avait avec l’aide de la CIA renversé le président Jacobo Árbenz coupable d’avoir lancé une réforme agraire susceptible de nuire aux intérêts américains au Guatemala. Il s’installe en Argentine puis en Europe. Réhabilité en 1966, il est nommé ambassadeur à Paris. Il meurt le 9 juin 1974 à Madrid où il avait été hospitalisé. Il avait souhaité être inhumé au Père-Lachaise et il léguait tous ses manuscrits et archives à la Bibliothèque nationale de France.
Jusqu’à maintenant la famille de Miguel Ángel Asturias n’avait pas été favorable au retour de la dépouille de l’écrivain. Cependant, dès 2014, son fils avait regretté "l’indifférence totale" pour l’oeuvre de son père dans le pays même. Il expliquait que la pauvreté et l’exclusion sociale d’une partie de la population interdisaient le rapatriement du corps de l’écrivain qui avait toute sa vie agi en faveur des indigènes et des plus pauvres de son pays. Le titre de sa thèse de droit n'était-il pas "Le problème social de l'Indien".
En 1965, Miguel Ángel Asturias avait reçu le Prix Lénine pour la paix. En 1970, il avait présidé le jury du 23e Festival de Cannes. En 1967, le prix Nobel de littérature lui avait été décerné pour son oeuvre "qui plonge ses racines dans la culture traditionnelle indienne d’Amérique Latine" selon l’Académie suédoise. Parmi les dizaines oeuvres qu’il a publiées, poésie, théâtre, romans, contes ou essais, on en remarque quelques-unes qui ont été traduites et ont eu un succès international, telles "El Señor Presidente", qui paraît en 1946, et en 1949 sous le titre français de "Monsieur le Président" chez Albin Michel, Prix du meilleur livre étranger 1950, portrait impitoyable d'un dictateur sud-américain. "Hombres de Maíz" publié en France en 1953 "Hommes de maïs", considérée comme son oeuvre la plus importante où il dénonce l'exploitation coloniale sur fond de culture maya.
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